24 août 2011

Une affiche de Hitler faisant le salut nazi dans les locaux de la CRS de Perpignan est à l'origine du conflit.




Tout commence le 17 janvier dernier. Ce jour-là, je rejoins dans le local qui abrite le bureau du médecin de l'administration, deux agents techniques qui effectuent la maintenance. Ils me disent : 'Regarde'". Et ce que voit Robert Gili, délégué syndical CGT Police de la section de la CRS 58 de Perpignan, l'estomaque autant que ses collègues et la femme de ménage présente.

Accrochée au mur, à gauche de la porte de sortie du bureau du médecin de l'administration, une photo noir et blanc d'Adolf Hitler en compagnie d'un officier qui semble être Hermann Goering."C'est dans ce local que sont reçus pour la visite médicale, avant le concours, les jeunes qui souhaitent s'engager dans la police. C'est donc un local qui accueille du public extérieur à la CRS", poursuit le syndicaliste policier.

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Robert Gili prend des photos du local avec, au mur, l'objet du délit, d'un format A2 (42 x 59 cm), et demande immédiatement rendez-vous avec le commandant Raynal, chef de la CRS 58. "Il ne m'a pas reçu", raconte-t-il. "Mais il a demandé à un responsable de décrocher cette photo". Ce qui fut fait le jour même.

Depuis quand cette photo du Führer était-elle accrochée là ? Et pourquoi avoir attendu trois mois avant de révéler cetteaffaire ? Ce n'est en effet que le 22 avril que la section CGT de la CRS 58 a déposé plainte contre X pour diffusion dansun lieu public, d'une image faisant l'apologie du nazisme. "Une enquête administrative au sein de la CRS 58 a été diligentée. Nous attendions le résultat", explique Robert Gili, entendu dans ce cadre comme les deux agents présents le 17 janvier. "Il semble que quelqu'un se soit dénoncé. Cela a abouti à un blâme. La même sanction que celle appliquée à un policier en tenue qui fume sur la voie publique !".

Pour le syndicaliste, soutenu par l'UD-CGT qui a décidé de se porter partie civile dans cette affaire, la sanction semble légère en regard de l'acte. "C'est un délit grave et nous souhaitons que la justice fasse son travail, car la fonction publique doit être irréprochable, renchérit Pierre Place, secrétaire départemental de la CGT. Il n'est pas question pour nous de banaliser cet acte, même si c'est un acte isolé, dans le contexte politique actuel, où les discours sur la préférence nationale ont un impact y compris chez les syndicalistes. La CGT, fidèle à ses valeurs républicaines, dénoncera tous les actes contraires à ses engagements".

Silence de la hiérarchie

L'affaire met en émoi la CRS 58 toute entière, poursuit Robert Gili, qui se fait "le porte-parole des collègues pour dire que cet acte isolé ne reflète en rien les opinions des CRS. Tous sont choqués par cette histoire". Ni banalisation de l'acte, ni amalgame avec des opinions qui ne semblent donc pas partagées au sein de la CRS 58.

Du côté de la hiérarchie, chemin de la Poudrière au Moyen-Vernet, c'est silence radio. Le commandant Raynal renvoie sur le directeur zonal de la CRS, à Marseille, lequel répond laconiquement que "l'affaire ayant pris un tour judiciaire, la hiérarchie ne communique pas". A suivre pourtant.


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