9 février 2013

Le gouvernement s'inquiète des risques d'explosion sociale



Explosion sociale ? Voilà qui devrait redonner l'espoir à des millions de travailleurs!

Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction d'anticiper une éventuelle radicalisation de mouvements sociaux. Des policiers sont postés autour des usines.

Face à la multiplication et au durcissement des mouvements sociaux en France, le gouvernement socialiste français s'inquiète désormais ouvertement des risques d'explosion sociale dans le pays.

Les bombes sociales se multiplient en France, ce qui ne manque pas d'inquiéter le gouvernement. Grèves, débrayages, blocages d'usines: face au durcissement des mouvements sociaux en France, le gouvernement socialiste craint désormais ouvertement des risques d'explosion sociale. "La colère sociale, avec les conséquences de la crise économique et financière, la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des années", a reconnu ce mardi 5 février le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. "Aujourd'hui on assiste moins à des mouvements sociaux, qu'à des implosions ou explosions sociales", a-t-il mis en garde sur les médias BFTV et RMC.

Depuis plusieurs mois, le contexte social s'est fortement détérioré en France, avec l'annonce de milliers de suppressions de postes dans différents secteurs: sidérurgie (ArcelorMittal), automobile (PSA, Renault, Goodyear) mais aussi pétrole (Petroplus), chimie (Sanofi), transports (Air France), agro-alimentaire (Doux), etc. Les débrayages et opérations "usine morte" sont devenus quotidiens chez Renault (11.200 suppressions de postes envisagées), où la production a été à plusieurs reprises paralysée, tandis que chez PSA (8.500 suppressions annoncées), l'usine d'Aulnay, en région parisienne, s'enlise dans la grève dans une ambiance délétère. Fin janvier, dans cette usine dont la fermeture est prévue en 2014, quatre grévistes ont été mis à pied "en vue de licenciement" pour leur implication présumée dans l'agression d'un huissier venu constater des "dégradations" sur le site.

Présence policière autour des usines

Dans ce contexte tendu, les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre "au plus près" les entreprises en difficulté afin d'anticiper une éventuelle "radicalisation" de mouvements sociaux. Une note de service, datée du 30 janvier et transmise aux directeurs départementaux de la sécurité publique, souligne "les risques d'incidents" ou d'éventuelles "menaces sur l'outil de production en cas de radicalisation d'un conflit". Ces explosions sociales, "il faut essayer de les comprendre, mais on ne peut pas les admettre", a justifié mardi le ministre socialiste de l'Intérieur. "On peut essayer de comprendre les raisons qui poussent des hommes et des femmes au désespoir", mais "on ne peut pas casser l'outil de travail", a-t-il dit.

A l'usine Renault à Flins, en région parisienne, "il y a de plus en plus de présence policière autour de l'usine avec plusieurs voitures banalisées", témoignait mardi Ali Kaya, délégué syndical. "La police a contacté des délégués syndicaux", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la CGT, premier syndicat de France, Bernard Thibault s'est inquiété mardi d'éventuelles présences des forces de police sur les sites connaissant des conflits sociaux, appelant à les "éviter" car celles-ci seraient "vécues comme des provocations". "Certains commentateurs extérieurs s'émeuvent de la tournure que peuvent prendre certains conflits sociaux", a-t-il déclaré, mais "il faut se rendre à l'évidence: on ne va pas continuer à avoir plusieurs millions de nos concitoyens exclus du travail et que tout ça se fasse dans la plus grande discrétion et le plus grand silence".

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