14 juillet 2012

La CGT : Jean-Pierre Mercier, à la tête de la mobilisation des PSA Aulnay


Info:AFP du 13/07/2012

AUTOMOBILE - Le leader CGT essaie de faire entrer ses «camarades» de Rennes, Poissy et Sochaux dans la lutte contre la fermeture du site...

«Une lutte contre une fermeture d'usine, c'est un marathon, pas un sprint». Avec son sens de la formule, Jean-Pierre Mercier, leader CGT à l'usine PSA d'Aulnay, jongle avec les journalistes et incarne la mobilisation des salariés sur le site qui fermera en 2014.


Au lendemain de l'annonce, jeudi, de la fermeture de l'usine historique de PSA Peugeot-Citroën, qui emploie 3.300 personnes, il enchaîne les directs. BFM TV à 13H00? «Pas possible, j'ai déjà France 24».

«Les médias, pour moi, ça a vraiment démarré il y a un an», lors de la publication par la CGT d'un document confidentiel, annonçant la fermeture du site d'Aulnay. «Mais je préfère vraiment être dans l'atelier».

Quand cet homme de 44 ans, yeux bleus, cheveux poivre et sel, petites lunettes grises, monte sur une estrade, le silence se fait. Avec les journalistes, il partage sa réflexion sur la stratégie pour mener la «lutte» contre PSA.

«Une grève illimitée serait une erreur tactique: ça nous épuiserait rapidement financièrement et ça aurait un pouvoir de nuisance limité», martèle le leader CGT, 2e syndicat à PSA Aulnay.

On est une bombe sociale, politique»

«Nous seuls, on ne pourra pas empêcher la fermeture, (...) il faut que les camarades de Rennes, Poissy, Sochaux entrent dans la bataille». «On est une bombe sociale, politique, et ça, on va l'utiliser», dit Jean-Pierre Mercier, tout en rejetant la violence. «On n'a même pas fait brûler un pneu» depuis le début du conflit. «Il faut être plus intelligent».

«On apprend des Total, des Molex, des Contis (de l'usine Continental, ndlr) que j'ai suivis de très près», dit-il. «Il y a eu deux documentaires sur les Contis. On les a visionnés plusieurs fois au syndicat, pour apprendre où ils se sont cassés le nez et leur succès». «C'est pas le fait qu'ils aient cassé la sous-préfecture (de Compiègne, en avril 2009, ndlr) qui a fait plier, mais leur mobilisation constante», affirme-t-il.

«Interdire les licenciements»

Né en 1968, «un très bon cru», Jean-Pierre Mercier a le syndicalisme et la politique dans la peau. «J'ai très tôt baigné là-dedans». Son père, ouvrier électricien devenu technicien, était à la CGT et au PCF, avant de rejoindre François Mitterrand en 1976.

Lui a adhéré à la CGT en 1998. Il se souvient de son chef anti-CGT, qui, au moment de la signature du CDI, deux ans plus tôt, avait lâché: «Monsieur Mercier, je le connais. En 30 ans, j'ai jamais fait rentrer de brebis galeuse, c'est pas avec lui que je vais commencer». «Je me suis dit que j'allais le faire payer».

Aujourd'hui, il est délégué syndical à plein temps, mais assure passer 1% de son temps à la fédération et 99% à l'atelier. Les militants de la CGT, à PSA Aulnay, «c'est des copains». Avec la fédération, il décrit «des relations correctes».

Depuis ses 18 ans, quand «un militant lui a fait découvrir les idées marxistes», Jean-Pierre Mercier est aussi encarté à Lutte ouvrière (LO). Porte-parole de la candidate Nathalie Arthaud pendant la présidentielle, il s'est présenté aux législatives dans la circonscription de Montreuil-Bagnolet (Seine-Saint-Denis), où il vit depuis 2008. Son score: 0,72% des voix.

Mais il n'en démord pas: «Il faut interdire les licenciements». Que va-t-il faire en 2014, lui qui est entré à PSA Aulnay comme ouvrier cariste en ferrage en 1996, après un bac obtenu de justesse et des petits boulots, de la manutention à éboueur? Il veut rester «un militant ouvrier d'atelier».

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