INFO :
AFP
Salariés
des Très
Petites Entreprises
, élisez votre syndicat
!
Une
grande première en France. les salariés des TPE auront l’occasion,
entre le 28 novembre et le 12 décembre, de voter pour choisir leur
syndicat.
Plus
de 4,5 millions de salariés des très
petites entreprises
reçoivent cette semaine un courrier du ministère du Travail les
appelant à participer entre le 28 novembre et le 12 décembre à une
élection pour désigner le syndicat de leur choix, une première en
France.
"Pour
la première fois, votez pour un syndicat qui peut vous représenter",
les exhorte le ministère dans sa documentation. Une communication
sur ce sujet est attendue mercredi en Conseil des ministres.
Le
scrutin est inédit, les salariés des TPE de moins de 11 salariés
n'ayant aucun représentant élu. Le délégué du personnel est
prévu dans les entreprises de plus de 11 salariés et le comité
d'entreprise dans celles de plus de 50.
La
loi de 2010, qui a institué ce nouveau scrutin, ne crée pas non
plus de nouvelle instance élue.
Les
bouchers, boulangers, pharmaciens, avocats, esthéticiennes,
caissières de supérettes, travailleurs du bâtiment et autres
employés à domicile, sont invités à voter, par voie électronique
ou par correspondance, pour un syndicat (et non pour des
représentants).
Les
organisations syndicales déposeront leur candidature - leur sigle et
leur profession de foi - entre les 10 et 21 septembre.
L'enjeu
majeur de ce scrutin est de contribuer à mesurer l'audience des
syndicats. Ses résultats -publiés le 21 décembre- seront agrégés
à ceux des élections professionnelles dans les plus grandes
entreprises pour déterminer en 2013 la représentativité des
syndicats. Ceux-ci doivent recueillir 8% des suffrages exprimés au
niveau national - et 10% dans l'entreprise - pour être considérés
représentatifs.
Une
forte abstention redoutée
Le
grand défi de ce scrutin est la participation: le fait que les
élections ne portent pas sur la désignation de représentants- ce
qu'avaient souhaité les syndicats, mais combattu le patronat -
"risque d'avoir un impact sur un fort taux d'abstention",
souligne auprès de l'AFP Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale
de la CFDT.
"C'est
là où le bât blesse, nous aurions préféré un vote sur personne
et non sur sigle", dit-elle.
"Il
faut que le ministère du Travail fasse un maximum de communication
pour expliquer à quoi servent ces élections", affirme à l'AFP
Pascale Coton, numéro deux de la CFTC qui ne table pas non plus sur
une forte participation. "Si on a 10% de votants ce sera déjà
bien".
La
CGT espère une participation au moins équivalente à celle des
élections prud'homales (25% en 2008), souligne Michèle Chay, numéro
un de la Fédération CGT du commerce, qui table sur la campagne que
mène le syndicat pour éveiller l'intérêt.
En
quête de voix pour être reconnus représentatifs et désireux de
s'implanter dans ces secteurs, les syndicats ont tous mené campagne
ces derniers mois auprès des salariés des TPE et se disent
satisfaits de l'accueil reçu. Ils les ont informés de leurs droits
- congés payés, formation, santé, retraites - et leur ont rappelé
que ce sont les syndicats qui négocient les conventions collectives
qui leur sont aussi appliquées.
Un
bus "Info-droits" de la CGT a sillonné le pays -
l'initiative sera reprise à la fin de ce mois - FO a lancé une
campagne vidéo, la CFTC avait investi dans une campagne lors du Tour
de France cycliste et multiplie le "porte-à-porte", la
CFE-CGC a mis sur son site des clips pour convaincre couturiers et
garagistes d'adhérer au syndicat.
La
CFDT a mené une enquête auprès des salariés des TPE dont il
ressort que "la revalorisation des salaires", "les
conditions de travail" et la demande "d’œuvres sociales
mutualisées" (chèques déjeuner, chèques vacances) sont leurs
principales préoccupations, indique Mme Seguin.