Le
9 mai 2012, le tribunal de commerce de Melun a mis l’entreprise
Prevent Glass de Bagneaux en liquidation judiciaire, avec seulement 9
jours de production avant l’arrêt définitif. Prevent, équipement
slovène, est le principal sous-traitant de Volkswagen.
Cédé
à l’euro symbolique fin 2005 à l’entreprise espagnole Rioglass,
l’ex site Thomson a été revendu début 2009 à Prevent qui a
sauté sur l’aubaine à l’époque : reconversion du site
totalement payée par Thomson (78 millions d’euros), formation des
salariés cofinancée par Thomson, l’état et la région (5,4
millions d’euros) et nouveau brevet. Deux ans après, 80 salariés
en moins, l’entreprise est placée en redressement judiciaire pour
finalement être liquidée avec un passif de 57 millions d’euros.
En
2009, c’est la mobilisation des salariés, de la CGT et des élus
locaux qui avait permis de sauver les emplois du site verrier
Bagneaux-Nemours déjà durement touché. La CGT avait alors mis en
garde les élus locaux sur les intentions du repreneur et la
nécessité de prendre des garanties sur les fonds publics engagés.
Cet
avertissement, resté sans conséquence à l’époque, s’avère
malheureusement juste aujourd’hui. Prevent et Volkswagen, au nom
des sacrosaints profits, ont tout mis en œuvre pour que le site de
Bagneaux soit fermé rapidement, tout en conservant les brevets
industriels novateurs. Un seul exemple : le groupe allemand paye une
lunette arrière de Golf 6 euros de moins que ce qu’il devrait.
Dans
le même temps, les profits records du groupe Volkswagen ont plus que
doublé entre 2010 (6,8 milliards d’euros) et 2011 (15,4 milliards
d’euros) et le chiffre d’affaires du groupe devrait encore battre
des records pour 2012 avec des prévisions autour de 175 milliards
d’euros ! Ce n’est pas la crise pour les actionnaires,
visiblement !
La
politique économique et industrielle allemande, mise en exergue par
certains acteurs politiques, produit les mêmes effets que les autres
modèles économiques européens, à savoir destruction d’emplois,
augmentation de la précarité et mise en compétition des salariés.
Pour
la CGT, la relance économique et la croissance doivent être basées
sur une industrie forte et un socle social de haut niveau.
Alors
que des exigences de justice sociale s’expriment en Europe par la
mobilisation des salariés ou par les urnes, il est de notre
responsabilité de porter des alternatives aux politiques économiques
afin d’imposer d’autres choix.
Le
nouveau président de la république nous promet du changement,
construisons le rapport de force pour que ce changement soit celui du
progrès social !