28 mars 2023

Malgré l'adoption de la réforme des retraites, le pari réussi des syndicats


"Les organisations syndicales font preuve d'une grande maturité sur ce mouvement", constate Stéphanie Matteudi - Lecocq, docteur en droit et spécialiste du fait social et syndical. "Pour la première fois de leur vie, elles tiennent l'intersyndicale, alors que d'habitude, quand on parle de syndicalisme, on parle faiblesse syndicale, division syndicale, pluralisme syndical beaucoup trop fort avec lesquels on ne peut rien faire", relève-t-elle. "Là, à l'inverse, on a une intersyndicale forte, qui pousse, qui amène de plus en plus d'adhérents au sein même des courants idéologiques que chacun exploite". 


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La répression aggrave la situation 


Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, s’inquiète de l’escalade des violences policières et dénonce un gouvernement qui réprime par la force le mouvement social.

Quelle est votre réaction face à l’accélération des violences policières ?

Nous vivons une époque de violation croissante des droits et de la liberté. Nous l’avons constaté avec la loi sur le séparatisme, le contrat d’engagement républicain, le projet de loi sur l’immigration… Aujourd’hui, l’exécutif s’entête à vouloir faire passer en force sa loi sur les retraites. Cette légitimité qu’Emmanuel Macron tire de l’élection présidentielle ne tient pas. S’il a été élu, c’est pour contrer l’extrême droite. L’article 49.3 est bien prévu par la Constitution, mais n’est pas légitime au regard du rejet massif de l’opinion publique.

Face à ce rejet de la loi sur les retraites, quelle a été la stratégie du gouvernement ?

Le pouvoir, plutôt que d’essayer de jouer l’apaisement, verse un bidon d’essence sur l’incendie. La répression policière extrêmement violente, le discours méprisant du président de la République ne font qu’aggraver la situation. Après le déclenchement du 49.3, on a constaté un changement de comportement des forces de l’ordre et un retour aux dérives observées lors de la crise des gilets jaunes.

Comment se caractérisent ces dérives ?

Par des empêchements de manifester avec des interpellations préventives, des gardes à vue sans aucun fondement juridique sérieux, le recours aux lanceurs de balles de défense, un usage à outrance des bombes de gaz lacrymogène pour briser les manifestations, l’utilisation abusive des techniques de la nasse, des agressions sexuelles… Ces méthodes ne peuvent qu’entraîner l’engrenage de la violence. Cela s’est traduit de manière encore bien pire à Sainte-Soline. La manifestation était interdite alors qu’il y avait un droit à manifester. Certes, des éléments ultraviolents étaient présents sur le site, ce qui est condamnable. Mais les observateurs de la LDH ont assisté très vite à un déchaînement de violences de la part des forces policières. Avec des brigades à moto rappelant la Brav, des jets disproportionnés de gaz lacrymogène sur l’ensemble des manifestants. Un observateur m’a appelé pour me dire que le Samu et les pompiers ne pouvaient pas accéder au site sur ordre de la préfecture, alors qu’un manifestant était blessé, en état d’urgence absolue. Or, le rôle de la police, de l’État, doit être de protéger les citoyens et non de leur taper dessus.

Certains députés réclament le démantèlement de ces brigades à moto…

Depuis la création de la Brav, au moment des gilets jaunes, nous le demandons aussi. Le scandale des sept manifestants, à Paris, qui ont été menacés, injuriés, démontre bien que nous sommes en présence de policiers très mal formés qui, d’emblée, agissent d’une façon menaçante et violente.

Selon vous, quelles sont les conséquences de cette violence systémique ?

Le gouvernement pense pouvoir réprimer par l’usage de la force un mouvement social, citoyen, populaire d’envergure, avec une union des syndicats qui est à saluer. La responsabilité est vraiment celle du pouvoir actuel. Ou bien il maintient sa position d’aveuglement et de mépris, et on va vers le pire. Ou bien il prend conscience de l’illégitimité de sa position pour, peut-être, revenir au dialogue social. Mais la tension est montée d’un tel cran qu’il est toujours plus difficile d’éteindre l’incendie que de l’allumer.


 À Dieppe, un rassemblement syndical « contre la répression d’État »


Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi 27 mars 2023 à midi devant la sous-préfecture après qu’une militante CGT AESH a été gravement blessée dans la manifestation rouennaise de jeudi 23 mars.



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Pas de permanence lundi 30 septembre 2024 !

 Attention, en l'absence de camarade pour tenir notre permanence du lundi, l'Union locale CGT de Coulommiers et ses environs sera fe...