Douche froide, pour l’ensemble des salariés du groupe Arjo Wiggins, lors des CCE et CE simultanés, après l’annonce des cessions ou fermetures des usines de Charavines, de Wizernes, Appleton Coated (aux USA) et suppression d’une équipe à Chartham.
1077 personnes sont concernées, dont 307 pour Wizernes et 178 pour Charavines. Et tous les sous-traitants et prestataires, les temporaires, etc…
Il ne faut pas se leurrer, quand on parle de repreneur, c’est de la poudre aux yeux ; la preuve, les directions ont déjà lancé les plans sociaux sur les deux sites français, dont les réunions « zéro » (1ère réunion d’information qui lance le processus) sont programmées.
Comment peut-on céder un site quand le portefeuille clients a été transféré ailleurs et que les salariés ont été licenciés ? (plus de commande et plus personne pour faire tourner les outils !).
Donc monsieur Léonard, missionné par monsieur Lebard, ne cherche pas un repreneur mais plutôt un férailleur ! Et il emmène tout le monde à l’abattoir, complice des banques, sanguinaires sans scrupules, qui épongent une partie de la dette en demandant à Sequana en contre partie de sacrifier des salariés.
Chez ArjoWiggins, les plans sociaux sont devenus le moyen de satisfaire les actionnaires et les banques, car Sequana est incapable de définir une stratégie digne d’un groupe comme le nôtre.
Que va-t-il rester du groupe ArjoWiggins dans les mois ou les années à venir ?
Aucun site n’est à l’abri, ni les investissements ni les promesses de nos dirigeants ne garantissent l’avenir. Ni même les garanties données par P. Lebard de ne pas fermer de site, par manque de moyens financiers…
Aujourd’hui, un collectif syndical CGT s’est organisé pour soutenir vos collègues et lutter contre ces restructurations. Celui-ci définira les actions à venir pour aider les salariés concernés.
Le 17 Avril, dans un premier temps, un rassemblement est prévu à l’usine de Wizernes. Ceux d’entre vous qui veulent y participer, doivent se faire connaître auprès de vos élus CGT. Nous nous organiserons en conséquence, faites vite !
N’oubliez pas que demain ce sera certainement notre tour et que vous aurez besoin de soutien à ce moment là pour défendre vos emplois.
Seul, rien n’est possible, à part mourir en silence…
Syndiquez-vous à la CGT pour défendre vos droits
ArjoWiggins - groupe Sequana – 17 avril 2014, 18 heures
Compte rendu de l’entrevue
avec les représentants du gouvernement et de l’Etat
Compte rendu de l’entrevue
avec les représentants du gouvernement et de l’Etat
L’entrevue avec les interlocuteurs gouvernementaux de la délégation CGT CFDT FO avait changé de nature, avant même sa tenue. L’existence d’un accord du 10 avril 2014 entre l’Etat, le gouvernement, les banques et le groupe Sequana – ArjoWiggins, avait été dévoilée par la représentante du gouvernement Valls, Mme Axelle Lemaire, devant l’Assemblée nationale le 16 avril. Et le 10 avril, c’est la date choisie par la direction du groupe, comme par hasard, pour lancer son plan de destruction d’ArjoWiggins.
En conséquence, après avoir lu la déclaration commune pour indiquer l’attachement des salariés et de la population à l’intervention des pouvoirs publics en leur faveur, la délégation demandait aux représentants des deux ministères - Economie-Redressement productif-Numérique et Travail – de
leur communiquer le contenu de l’accord du 10 avril, qu’ils ont signé.
Dès lors, les jeux de mots et les manœuvres n’ont plus cessé :
- M. Lebard s’est courageusement porté absent de l’entrevue, sur les conseils du gouvernement. Certainement pour ne pas avoir à rendre compte de cet accord dévoilé
- Les représentants des deux ministères, refusant de révéler l’accord, ont joué sur les mots, expliquant qu’ils n’en étaient pas signataires… Ce serait l’Etat, et l’Etat ce n’est pas eux…
Sans doute le bureau d’à côté.
Tout en niant leur responsabilité dans l’accord ArjoWiggins-Banques-Gouvernement, les deux ministères ont défendu fermement son contenu :
- Le préalable est d’attendre, longtemps, un an, la pêche miraculeuse au repreneur.
- Le préalable à cette recherche, c’est que tout le personnel accepte de partir, sous une forme ou sous une autre, comme la charge de travail. Le gouvernement veut, avec la direction Arjo et les banques, un PSE rapide.
Le rôle de témoin - presque muet – de la Direccte est bizarre : il peut suspendre la procédure du PSE, mais non, il estime que les licenciements massifs auraient la vertu magique de débusquer le repreneur…
L’application de cet accord secret du 10 avril contourne de manière insupportable les instances représentatives du personnel. Elle dépossède les victimes du plan de destruction de la moindre information, tandis que les banques créancières et les ministères sont généreusement tenus au
courant.
Ce déni de démocratie est aussi la faiblesse du dispositif : il légitime malgré lui la proposition des syndicats de la Filpac CGT, FO et CFDT, d’aller chercher l’appui des élus territoriaux et nationaux pour obtenir la préemption de tous les sites d’ArjoWiggins, afin de les placer sous la sauvegarde de la loi !
Cette entrevue, main de fer dans un gant de velours, encourage à réaliser autour des sites la construction d’un mouvement solidaire, avec tous les salariés et la population, pour empêcher les prédateurs financiers, BPI, banques créancières et Sequana-ArjoWiggins, de détruire les biens industriels qui de fait ne leur appartiennent plus.
Les syndicats Filpac CGT, Jendi 17 avril, 18 h 45
En conséquence, après avoir lu la déclaration commune pour indiquer l’attachement des salariés et de la population à l’intervention des pouvoirs publics en leur faveur, la délégation demandait aux représentants des deux ministères - Economie-Redressement productif-Numérique et Travail – de
leur communiquer le contenu de l’accord du 10 avril, qu’ils ont signé.
Dès lors, les jeux de mots et les manœuvres n’ont plus cessé :
- M. Lebard s’est courageusement porté absent de l’entrevue, sur les conseils du gouvernement. Certainement pour ne pas avoir à rendre compte de cet accord dévoilé
- Les représentants des deux ministères, refusant de révéler l’accord, ont joué sur les mots, expliquant qu’ils n’en étaient pas signataires… Ce serait l’Etat, et l’Etat ce n’est pas eux…
Sans doute le bureau d’à côté.
Tout en niant leur responsabilité dans l’accord ArjoWiggins-Banques-Gouvernement, les deux ministères ont défendu fermement son contenu :
- Le préalable est d’attendre, longtemps, un an, la pêche miraculeuse au repreneur.
- Le préalable à cette recherche, c’est que tout le personnel accepte de partir, sous une forme ou sous une autre, comme la charge de travail. Le gouvernement veut, avec la direction Arjo et les banques, un PSE rapide.
Le rôle de témoin - presque muet – de la Direccte est bizarre : il peut suspendre la procédure du PSE, mais non, il estime que les licenciements massifs auraient la vertu magique de débusquer le repreneur…
L’application de cet accord secret du 10 avril contourne de manière insupportable les instances représentatives du personnel. Elle dépossède les victimes du plan de destruction de la moindre information, tandis que les banques créancières et les ministères sont généreusement tenus au
courant.
Ce déni de démocratie est aussi la faiblesse du dispositif : il légitime malgré lui la proposition des syndicats de la Filpac CGT, FO et CFDT, d’aller chercher l’appui des élus territoriaux et nationaux pour obtenir la préemption de tous les sites d’ArjoWiggins, afin de les placer sous la sauvegarde de la loi !
Cette entrevue, main de fer dans un gant de velours, encourage à réaliser autour des sites la construction d’un mouvement solidaire, avec tous les salariés et la population, pour empêcher les prédateurs financiers, BPI, banques créancières et Sequana-ArjoWiggins, de détruire les biens industriels qui de fait ne leur appartiennent plus.
Les syndicats Filpac CGT, Jendi 17 avril, 18 h 45
Déclaration au gouvernement des élus et mandatés FILPAC CGT – CFDT – FO
des sites ArjoWiggins – groupe Sequana
Wizernes, Crèvecoeur, Bessé-sur-Braye, Le Bourray, Greenfield-Château-Thierry, Charavines, Palalda-Amélie-les-Bains
des sites ArjoWiggins – groupe Sequana
Wizernes, Crèvecoeur, Bessé-sur-Braye, Le Bourray, Greenfield-Château-Thierry, Charavines, Palalda-Amélie-les-Bains
Nous portons l’appréciation suivante sur la stratégie commune au gouvernement et à la direction ArjoWiggins représentée par M. Lebard
L’accord du 10 avril 2014 entre le gouvernement, les banques et le groupe, tenu secret jusqu’au 16 avril, dont la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire annonce l’existence devant la
représentation nationale, « après d’intenses négociations », précise-t-elle, est un plan commun de liquidation de la branche ArjoWiggins appuyé et préparé par les pouvoirs publics. La coïncidence des dates est remarquable, c’est précisément le 10 avril que la direction ArjoWiggins a rendu public dans les entreprises son plan de liquidation.
Les textes fournis indiquent de façon limpide une stratégie d’abandon immédiat par le groupe Sequana de la société ArjoWiggins et donc de tous ses sites en France. Cet abandon est
d’abord motivé par d’obscures opérations boursières affectant la société Sequana, cotée sur les marchés financiers. Elle procède en outre de la volonté de privilégier la distribution, ce qui liquiderait à court terme les outils et moyens de production. Le projet Lebard contourne tout repreneur puisqu’il prétend soumettre à d’éventuels acheteurs des usines vidées de toute production.
Le groupe Sequana, s’il abandonne les sites industriels ArjoWiggins, prétend dans le même temps jouir de toutes ses prérogatives de propriétaire, et de créancier des banques, parmi lesquelles la BPI, l’un des actionnaires de référence.
La direction d’ArjoWiggins France apparaît spécialement pressée d’ouvrir les plans de liquidation des emplois, puisqu’elle voudrait dès vendredi enclencher le mécanisme du PSE, ce à partir de Wizernes puis à Charavines. Pour elle, rien n’est plus urgent.
La direction d’ArjoWiggins s’appuie sur les récentes lois - loi dite « de sécurisation de l’emploi » et loi « Florange » - pour prendre des décisions unilatérales de destruction des emplois et de fermeture des sites, afin d’entamer les restructurations que la direction affirme comme nécessaires, en Grande-Bretagne et Espagne notamment.
Cette même direction spécule sur la division des usines et des salariés pour tenter de les opposer, faire croire aux uns que le sort qui leur est réservé est différent des autres. En fait, le but avoué est
celui de la terre brûlée à l’échelle nationale s’agissant d’ArjoWiggins.
Nous tenons à formuler au gouvernement, acteur majeur en compagnie des banques et de l’état major de Sequana, ce que nous, syndicats d’ArjoWiggins, nous voulons, de façon unanime et solidaire :
Le principe de base de notre position porte sur le rôle des pouvoirs publics : à l’opposé d’appuyer de manière secrète et unilatérale les intérêts privés du groupe Sequana et des opérateurs boursiers, l’Etat, actionnaire par la BPI, doit soutenir l’existence des usines d’ArjoWiggins, leur avenir et leurs emplois. Outre la publication de l’accord du 10 avril, la délégation syndicale en demande l’abrogation immédiate et la réorientation de l’autorité de l’Etat vers l’intérêt général.
Sinon, pourquoi nommer « redressement productif » un ministère dont le gouvernement agit pour la destruction des outils de production ?
1/ Entre la reddition aux exigences du plan Lebard qui entraînerait les salariés vers Pôle Emploi à court terme et la construction d’un avenir solidaire pour les unités de production en danger immédiat,
les syndicats choisissent la démarche collective de la sauvegarde des sites industriels et de leurs emplois. Nous attendons du gouvernement qu’il approuve cette option.
2/ C’est dans cette optique que nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour bloquer le plan Lebard de destruction rapide des emplois, qui supposerait la tenue à marche forcée des réunions ad hoc ouvrant notamment un PSE unilatéral.
3/ A l’exemple de M Real Alizay et de la mobilisation des mairies et de la région, nous demandons au gouvernement de cautionner de son autorité nationale la préemption des usines, notamment
au titre du Code de l’Expropriation publique, art. L 11-1 et R 11-1.
4/ Cette démarche requiert l’adhésion explicite des municipalités concernées, des conseils départementaux et régionaux, de façon à placer les usines sous la sauvegarde de l’Etat, tant à l’échelon local qu’à l’échelon national. Cette disposition est la seule qui puisse déboucher vers la recherche efficace de solutions pérennes pour tous les sites.
5/ Le gouvernement, actionnaire par la Banque publique d’investissement, a tous les pouvoirs pour prendre une initiative industrielle publique alternative au plan Lebard. Cette initiative placerait les sites industriels ArjoWiggins sous protection de l’autorité de l’Etat, les délivrerait des manœuvres financières des banques créancières. Cette sauvegarde faciliterait notablement la recherche de repreneurs, nécessaire à la construction de l’avenir immédiat de tous les sites.
6/ C’est à cette condition expresse que la recherche de repreneurs prend tout son sens et son efficacité, alternativement à la stratégie de M. Lebard qui veut cadenasser l’avenir des entreprises par les clauses de non-concurrence et dévaloriser à grande vitesse et les bâtiments, et les machines et les hommes.
Nous attendons donc du gouvernement tout autre chose que la déclaration d’une secrétaire d’Etat qui affirme devant la représentation nationale vouloir la « transformation numérique de la filière industrielle papetière » et qu’un rôle de stratège national en faveur des banquiers et des actionnaires privés de Sequana.
Les pouvoirs publics doivent, dans le cadre de la République, se placer au service des salariés, pas des états majors lointains azimutés par la rentabilité financière. Il y a urgence.
Quant à nous, nous nous engageons à empêcher tout transfert de charge de travail quelle qu’elle soit, à organiser une solidarité sans faille entre sites et entre salariés, à solliciter la population et les médias, laquelle est directement intéressée à la survie des sites, et à rechercher l’appui des élus de la Nation, dans les territoires comme dans la représentation nationale.
1/ Entre la reddition aux exigences du plan Lebard qui entraînerait les salariés vers Pôle Emploi à court terme et la construction d’un avenir solidaire pour les unités de production en danger immédiat,
les syndicats choisissent la démarche collective de la sauvegarde des sites industriels et de leurs emplois. Nous attendons du gouvernement qu’il approuve cette option.
2/ C’est dans cette optique que nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour bloquer le plan Lebard de destruction rapide des emplois, qui supposerait la tenue à marche forcée des réunions ad hoc ouvrant notamment un PSE unilatéral.
3/ A l’exemple de M Real Alizay et de la mobilisation des mairies et de la région, nous demandons au gouvernement de cautionner de son autorité nationale la préemption des usines, notamment
au titre du Code de l’Expropriation publique, art. L 11-1 et R 11-1.
4/ Cette démarche requiert l’adhésion explicite des municipalités concernées, des conseils départementaux et régionaux, de façon à placer les usines sous la sauvegarde de l’Etat, tant à l’échelon local qu’à l’échelon national. Cette disposition est la seule qui puisse déboucher vers la recherche efficace de solutions pérennes pour tous les sites.
5/ Le gouvernement, actionnaire par la Banque publique d’investissement, a tous les pouvoirs pour prendre une initiative industrielle publique alternative au plan Lebard. Cette initiative placerait les sites industriels ArjoWiggins sous protection de l’autorité de l’Etat, les délivrerait des manœuvres financières des banques créancières. Cette sauvegarde faciliterait notablement la recherche de repreneurs, nécessaire à la construction de l’avenir immédiat de tous les sites.
6/ C’est à cette condition expresse que la recherche de repreneurs prend tout son sens et son efficacité, alternativement à la stratégie de M. Lebard qui veut cadenasser l’avenir des entreprises par les clauses de non-concurrence et dévaloriser à grande vitesse et les bâtiments, et les machines et les hommes.
Nous attendons donc du gouvernement tout autre chose que la déclaration d’une secrétaire d’Etat qui affirme devant la représentation nationale vouloir la « transformation numérique de la filière industrielle papetière » et qu’un rôle de stratège national en faveur des banquiers et des actionnaires privés de Sequana.
Les pouvoirs publics doivent, dans le cadre de la République, se placer au service des salariés, pas des états majors lointains azimutés par la rentabilité financière. Il y a urgence.
Quant à nous, nous nous engageons à empêcher tout transfert de charge de travail quelle qu’elle soit, à organiser une solidarité sans faille entre sites et entre salariés, à solliciter la population et les médias, laquelle est directement intéressée à la survie des sites, et à rechercher l’appui des élus de la Nation, dans les territoires comme dans la représentation nationale.
AssembléeAssemblée nationale
16 avril 2014
Questions au gouvernement
Situation de l’entreprise Arjowiggins
M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Barbier, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire.
M. Jean-Pierre Barbier. Monsieur le président, mes chers
collègues, ma question s’adresse à M. le ministre de
l’économie et du redressement productif.
Monsieur le ministre, il y a tout juste une semaine, dans cet
hémicycle, le Premier ministre a reconnu les vertus de l’entreprise. Il a reconnu que ce sont les entreprises qui, par leur activité, permettront le retour de la croissance et la baisse du chômage. La croissance n’est pas le fruit du hasard. La croissance se construit, se stimule et se provoque.Aujourd’hui, notre économie est à l’arrêt. Nous le constatons chaque jour sur le terrain.
Vous avez contribué à rendre la fiscalité asphyxiante et les contraintes administratives encore plus insupportables !
Il est urgent d’intervenir et d’agir afin de libérer les forces vives de notre pays et de faire en sorte que les groupes français et étrangers continuent d’investir sur le territoire national. Car j’ai vu dans ma circonscription en Isère, « des visages fermés, des gorges nouées, des lèvres serrées » – pour reprendre les propres termes du Premier ministre –, les visages de ces 185 salariés de l’entreprise Arjowiggins, inquiets pour leur avenir.
Arjowiggins est l’une des cinq branches du groupe papetier Sequana, leader mondial de la fabrication de papiers techniques. Celui-ci vient d’annoncer son souhait de transférer l’ensemble de l’activité en Écosse, et un plan de restructuration avec une fermeture du site de Charavines.
Je sais que des représentants des salariés seront reçus demain par votre ministère. Pour ma part, je souhaite vous poser trois questions.
collègues, ma question s’adresse à M. le ministre de
l’économie et du redressement productif.
Monsieur le ministre, il y a tout juste une semaine, dans cet
hémicycle, le Premier ministre a reconnu les vertus de l’entreprise. Il a reconnu que ce sont les entreprises qui, par leur activité, permettront le retour de la croissance et la baisse du chômage. La croissance n’est pas le fruit du hasard. La croissance se construit, se stimule et se provoque.Aujourd’hui, notre économie est à l’arrêt. Nous le constatons chaque jour sur le terrain.
Vous avez contribué à rendre la fiscalité asphyxiante et les contraintes administratives encore plus insupportables !
Il est urgent d’intervenir et d’agir afin de libérer les forces vives de notre pays et de faire en sorte que les groupes français et étrangers continuent d’investir sur le territoire national. Car j’ai vu dans ma circonscription en Isère, « des visages fermés, des gorges nouées, des lèvres serrées » – pour reprendre les propres termes du Premier ministre –, les visages de ces 185 salariés de l’entreprise Arjowiggins, inquiets pour leur avenir.
Arjowiggins est l’une des cinq branches du groupe papetier Sequana, leader mondial de la fabrication de papiers techniques. Celui-ci vient d’annoncer son souhait de transférer l’ensemble de l’activité en Écosse, et un plan de restructuration avec une fermeture du site de Charavines.
Je sais que des représentants des salariés seront reçus demain par votre ministère. Pour ma part, je souhaite vous poser trois questions.
- Avez-vous validé en amont ce plan de restructuration sachant que la banque publique d’investissement est actionnaire à hauteur de 20 % du groupe Sequana ?
- Sinon, en tant qu’actionnaire comment comptez-vous vous opposer à ce plan de restructuration ?fin, si vous échouez, vous opposerez-vous à la mise en œuvre par le groupe d’une clause de
- M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée du numérique.
Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique.
Monsieur le député Jean-Pierre Barbier, le Gouvernement partage votre souci d’encourager l’entrepreneuriat et de préserver et d’accroître l’attractivité internationale de notre territoire. Vous nous parlez de la situation de l’entreprise Arjowiggins, qui se trouve dans votre circonscription. Le Gouvernement est mobilisé sur ce dossier. Il s’agit d’une entreprise qui emploie 4 500 salariés dans le monde, l’un des leaders mondiaux de la production de papier technique et de création, un acteur secondaire, aussi, sur le marché du papier couché et du papier glacé. Voilà un secteur industriel qui rencontre des difficultés, vous le savez, avec un très fort recul de la demande de papier couché, notamment du fait de la dématérialisation, avec un marché surcapacitaire et avec un niveau d’endettement très élevé.Dans ces conditions, il était nécessaire d’engager un processus de négociation entre les actionnaires, entre les banques, sous l’égide du ministère. Ces négociations intenses ont abouti à un accord le 10 avril dernier, qui permet à l’entreprise de stabiliser sa situation et d’ouvrir de nouvelles perspectives. Mais, je réponds à votre question : oui, la restructuration est nécessaire, elle est d’ailleurs indispensable pour assurer la survie du groupe. Les deux sites français, celui de Charavines, en Isère, et celui de Wizernes, dans le Pas-de-Calais, feront l’objet d’une recherche de repreneur. L’État suivra avec la plus grande attention ce processus de recherche, en particulier avec le soutien de l’AFII, l’Agence française pour les investissements internationaux. Vous avez mentionné la rencontre qui se tiendra demain avec les salariés du groupe, voilà qui répond à l’urgence sociale et industrielle. Pour le long terme, la solution résidera dans la
transformation numérique de la filière industrielle du papier.it
uation de l’entreprise Arjowiggins
transformation numérique de la filière industrielle du papier.it
uation de l’entreprise Arjowiggins