1 janvier 2023

 Pendant les fêtes de fin d’année, ils sont sur le pont


Témoignages À l’occasion de la Saint-Sylvestre, aides-soignants, éboueurs, pompiers… savent qu’ils ne chômeront pas. Parfois oubliés, ces secteurs d’activité sont pourtant indispensables au bon fonctionnement de la société.

Alors que les fêtes de fin d’année sont synonymes de retrouvailles familiales et de célébrations pour bon nombre de Français, tous ne participent pas entièrement à ces festivités. « Que ça soit la santé, le territorial, le social, la justice… beaucoup de services continuent à fonctionner, rappelle Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. Ces professions répondent à des besoins vitaux de la population. » Pourtant, ces différents secteurs d’activité ont souvent été les acteurs de mobilisations en France cette année, preuve qu’ils sont maltraités.

En mai dernier, les conducteurs de bus de la RATP se réunissaient devant le ministère de la Transition écologique pour manifester contre l’ouverture de leurs lignes à la concurrence. Dans l’Isère, le Vaucluse ou le Territoire de Belfort, des pompiers se sont mis en grève tout au long de l’année pour dénoncer un manque de personnel. De Paris à Marseille et de Brest à Nancy, des centaines d’éboueurs ont bataillé pour obtenir une augmentation des embauches et des salaires. Les raisons de ces mouvements de lutte sont peut-être diverses, mais elles se rejoignent toutes sur un manque de reconnaissance alors que« ce sont les mêmes agents qui ont été particulièrement sollicités pendant la crise sanitaire »,affirme Céline Verzeletti.

« Emmanuel Macron avait reconnu l’importance des première et deuxième lignes et leurs bas salaires, mais la parole ne s’est jamais traduite en actes. Aujourd’hui, la plupart de ces professionnels ne sont pas mieux rémunérés et n’ont pas constaté d’améliorations dans leurs conditions de travail »,souligne la syndicaliste. Pourtant, derrière ces« premiers de corvée » se cachent des hommes et des femmes exerçant simplement des métiers ô combien essentiels, jour de fête ou non. Et ils les réalisent afin de « porter secours », comme l’explique Thierry Granger, pompier dans l’Isère, et pour que« les gens passent de bonnes fêtes ». L’Humanité a décidé de donner la parole à ces travailleurs indispensables mais trop souvent oubliés.




 Radiations record à Pôle emploi


Privés d’emploi 58 000 demandeurs ont été exclus en novembre. Une hausse de 19 % qui interroge à la veille de l’application de la réforme de l’assurance-chômage.


En cette fin d’année, il n’y a pas que la fortune de Bernard Arnault qui bat des records ! Alors que le risque de récession pour 2023 reste une hypothèse crédible, 58 000 demandeurs ont été radiés des listes de Pôle emploi en novembre. Une hausse inédite de 19 % par rapport à octobre correspondant à 9 400 radiés, selon les chiffres communiqués par la Dares. « Des personnes que l’on prive de revenus, allocations chômage ou solidarité », insiste Sylvie Espagnolle, déléguée syndicale centrale CGT Pôle emploi. Ce alors que, selon l’Insee, entre 3,2 et 3,5 millions de personnes ont reçu, en 2021, des aides alimentaires par le biais du réseau associatif. Cette hausse manifeste pour novembre symbolise une tendance de fond : entre 2017 et 2022, la proportion des chômeurs indemnisés par l’Unedic est passée de 41 % à 36 %, selon la Dares. Surtout, sur l’année qui s’écoule, la hausse des radiations à Pôle emploi est « en hausse de 10 % », selon la syndicaliste.

Joint par Mediapart, Pôle emploi assure ne pas avoir« d’explication particulière à l’évolution du nombre de radiations ce mois-ci ». Néanmoins, plusieurs pistes peuvent être avancées impliquant les choix gouvernementaux en matière de retour à l’emploi. D’abord par la hausse des contrôles sur les recherches d’emploi. Dès novembre 2021, Emmanuel Macron avait averti que « les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leurs allocations suspendues ». Bilan, les contrôles se sont accrus au nombre de 500 000, contre 420 000 en 2019« Mécaniquement, il y a une hausse des radiations sanction explique Sylvie Espagnolle. Le phénomène est similaire avec le non-respect des convocations. »Cette seconde explication peut être que, depuis 2018, le non-respect d’une convocation à Pôle emploi est un motif de radiation. Cette« intensification peut tout à fait expliquer la diminution du nombre de chômeurs », affirmait, dès 2021, Pierre Garnodier, secrétaire général du comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires.

D’ailleurs, les chiffres du chômage pour novembre soulignent un recul du nombre de chômeurs, en baisse de 2,1 %, chez les demandeurs sans activité professionnelle (catégorie A). Un reflux en trompe-l’œil car, en ajoutant les catégories B et C, la diminution n’est que de 0,4 %, établissant à 5,394 millions le nombre de chômeurs, selon la Dares. Enfin, la création, depuis septembre, dans chacune des agences d’un vivier de demandeurs en capacité d’exercer dans les filières dites en« tension » est une piste pour expliquer la hausse des radiations.« Toute personne ayant une expérience ou une formation dans ces secteurs est convoquée et incitée à aller sur ces offres, relate Sylvie Espagnolle. Qu’importent les conditions de travail ou la durée des contrats. Idem pour les personnes ne sachant pas vers quelle filière rechercher un emploi. »Selon la CGT, 40 % des contrôles sur les recherches d’emploi se concentrent sur les domaines de la santé et de l’action sociale, l’hébergement et la restauration, ainsi que les transports de voyageurs et de marchandises.




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