Le
projet de loi Travail (El Khomri) sera sans aucun doute le dernier et
le plus important acte réformateur d’inspiration néo-libérale de
notre gouvernement prétendument socialiste. Il comporte une
dimension aussi bien politique que symbolique dont la portée excède
de loin toutes les réformes sociales précédentes.
Jusqu’à présent, le code du travail constituait le socle minimal de
protection des travailleurs et l’accord d’entreprise ou de
branche ne pouvait qu’en améliorer les dispositions. Désormais
avec la loi El Khomri, la législation sociale contenue dans le code
du travail constituera une norme maximale dont l’accord collectif
pourra amoindrir la portée.
Pourtant
chacun sait que l’accord signé entre les employeurs et les
travailleurs ou leurs représentants est par essence déséquilibré,
les premiers disposants d’un pouvoir de chantage aux licenciements
ou à la délocalisation.
La
loi El Khomri est une loi scélérate. Sont visés : la durée du
travail et la destruction dans les faits des 35 heures, la remise en
cause du repos compensateurs, la réduction de l’indemnisation des
licenciements et l’encadrement du pouvoir des juges. Sans oublier
les conditions du dialogue social en entreprise puisqu’il est prévu
que les syndicats minoritaires pourront contourner le droit
d’opposition des syndicats majoritaires par un référendum
d’entreprise (Souvenons-nous de l’épisode SMART).
Ne
nous y trompons pas : la loi El Khomri remet en cause l’héritage
de 150 ans de luttes sociales, syndicales et politiques de notre pays
et opère le saccage des principes sociaux républicains issus du
programme du Conseil National de la Résistance.
Il
suffit de regarder Outre-Rhin pour s’en convaincre : le prétendu
modèle allemand et son chômage réduit, masquent mal les contrats à
1 € de l’heure et un taux de pauvreté qui atteint 16% de la
population contre 13% en France. L’objectif de ce gouvernement est
d’imiter ce modèle et se donner bonne conscience en diminuant les
statistiques du chômage au prix d’une destruction des droits
sociaux des travailleurs et d’un accroissement de la pauvreté, au
nom de la sacro-sainte compétitivité des entreprises.
La
loi El Khomri n’est toutefois qu’une étape. En effet, la
suppression du CDI fusionné dans un contrat unique à durée
déterminée renouvelable et la fin du statut des fonctionnaires est
programmé. C’est précisément la proposition du prix Nobel de
l’économie Jean Tirole dont les propositions sont reprises en
boucle au sein du MEDEF et de la droite. C’est ce qu’ils
appellent la “flexisécurité”. L’objectif de la flexisécurité,
comme le prouve l’ANI, est d’accompagner la précarisation du
travail par des milliards d’euros de fonds publics donnés sans
contrepartie au MEDEF afin qu’il oriente unilatéralement la
politique de formation du pays et qu’il mette la main sur la
prévoyance d’entreprise au prix d’une destruction de la Sécurité
sociale des Français.
Cela
fait 4 ans que Hollande est au pouvoir et que ce gouvernement dit «
de gauche » mène une politique anti-ouvrière. Quatre ans que le
grand patronat est choyé, quand le chômage et la précarité
explosent.
Après
avoir reçu des cadeaux par milliards, le grand patronat en veut
encore plus. Après avoir reçu 41 milliards entre le CICE et le
Pacte de responsabilité, c’est au code du travail qu’il
s’attaque en le dynamitant.
En
renforçant la flexibilité, en facilitant les licenciements, en
imposant des semaines de travail en fonction de leur carnet de
commandes, en remettant en cause les 11heures de repos entre deux
journées de travail, ils veulent nous ramener au XIXème siècle !
La
flexibilité à outrance, cela veut dire encore plus de précarité,
plus de difficultés pour payer son loyer, ses factures et les
échéances de crédit.
Travailler
jusqu’à 46 heures et même 60 heures par semaine, n’est
certainement pas une idée nouvelle. S’épuiser au travail, y
perdre sa santé, être licencié au moindre aléa, c’est ce que
des générations de salariés ont subi avant nous, et ont combattu.
Ce
projet de loi est une attaque en règle des droits des travailleurs,
qui frappera tous les salariés, tous les jeunes qui vont entrer sur
le marché du travail.
La
loi El Khomri c’est le retour au XIXe siècle, celui où le
travailleur sera réduit à sa force de travail dans le cadre d’un
rapport de servitude total à l’employeur. Au prix du retour de la
peur du lendemain comme seule perspective de vie, dans un pays qui
n’a pourtant jamais été aussi riche qu’aujourd’hui.
Quand
un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr
pour l’esclavage !
La
bonne nouvelle est que l’annonce de loi El Khomri suscite une vague
d’indignation et de mobilisation sociale sans précédent depuis le
CPE en 2007. Une pétition a déjà recueilli plus 1 million 320 000
signatures, des initiatives sur le web voient le jour et le
gouvernement doit affronter une vague d’hostilité sans précédent
au sein son propre camp et une opposition quasi unanime des
syndicats. L’autre bonne nouvelle c’est que nous sommes là, aujourd’hui dans ce bus, ensemble unis et conscient que nous devons
nous révolter.
Ce
soir, une réunion intersyndicale nationale, avec les organisations
de jeunesse et de salariés se déroulera pour décider des suites.
Mardi 5 avril et samedi 9 avril sont déjà pointées comme journées
d’action potentielles.
Le
1er avril, de 9H00 à 12H30, l’union départementale CGT organise 2
assemblées générales ouvertes à tous les militants, une pour le
sud qui aura à Melun, l’autre dont le lieu reste à déterminé
pour le nord.
Alors
Oui tout est bon en cette période pour nous réunir, les
mobilisations de la jeunesse avec la CGT, FO, FSU et SUD, sont
nécessaires et grandissantes. Il faut que les travailleurs soient
soit aussi mobilisés, car la coupe est pleine ! Cette loi travail
n’est pas négociable !
Bonne
manif à tous.
Pour
l’union Locale CGT de Coulommiers
Patrick
ARNOULD
La loi El Khomri c’est le retour au XIXe siècle