La
France en récession: Quels impacts pour votre portefeuille?
Hausse du chômage et des impôts, baisse de la consommation…
C’est un gros mot dont le
nouveau pouvoir se serait bien passé. Mais la récession est aux
portes de l'Hexagone. Elle pourrait frapper dès le troisième
trimestre, selon la Banque de France (BdF) qui s'attend à un recul
de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) entre juillet et septembre,
après le repli sur les trois mois précédents. Six mois de
contraction de l’activité égale récession, chez les économistes.
Ce serait une première depuis le premier semestre 2009.
Une sombre perspective qui
contraste avec celle de l'Insee qui tablait fin juin sur un léger
rebond du PIB (+0,1%) au troisième trimestre, après une croissance
nulle sur les deux premiers. Elle rendra d’ailleurs mardi prochain
son estimation pour le deuxième trimestre.
Confiance en berne
Malgré cette querelle de
chiffres, «c’est la preuve qu’il y a un problème et il risque
de jouer sur la confiance des ménages», note l’économiste
Philippe Crevel. De mauvaise augure alors que la consommation,
premier moteur de la croissance patine (-0,2% au deuxième
trimestre), sous le coup notamment des hausses d’impôts répétées:
19 milliards avec les deux plans Fillon d’août et novembre 2011 et
7,5 milliards avec le dernier collectif budgétaire approuvé fin
juillet par les parlementaires.
A cette occasion, le
gouvernement a ramené ses prévisions de croissance à 0,3% en 2012
et environ 1,2% pour 2013, contre 0,4% et 1,7% attendus auparavant.
Un ralentissement qui complique sérieusement son équation
budgétaire, dont l'objectif, est d’atteindre 3% de déficit public
l’an prochain contre à 4,5% à la fin de cette année.
Baisse
des rentrées fiscales
«Le souci majeur d’une
récession est la diminution des rentrées fiscales pour l’Etat»,
explique le secrétaire général du Cercle des épargnants. Et de
devoir encore augmenter la pression sur les ménages et les
entreprises. Déjà pour 2013, la Cour des comptes préconisent 33
milliards de hausses d’impôts ou d’économies supplémentaires
pour atteindre les 3% de déficit. En filigrane se dessine le risque
d’un scénario à la grecque ou à l’espagnole avec toujours plus
d’austérité pour réduire les déficits entraînant une nouvelle
contraction de l’activité. Un cercle vicieux délétère: «Il ne
faut pas que l’assainissement tue la bête», plaide Philippe
Crevel.
Même si le gouvernement s’en
défend pour l’instant, un relèvement de la CSG, dans le budget de
2013, pourrait intervenir. Une hausse d’un point rapporterait 11
milliards d’euros aux caisses de l’Etat.
Trappe
à austérité
Dans un récent rapport,
l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
dénonçait cette politique d’austérité qui ne fait que «briser
la reprise de l’activité et progresser le chômage». Selon lui,
le taux de chômage pourrait dépasser la barre des 11% dès 2014.
D’après ses calculs, cette stratégie coûterait alors plus de
160.000 emplois en cinq ans au pays, soit 20 plans sociaux comme
celui de PSA.
Des chiffres alarmants qui
devraient inciter les ménages à mettre des sous de côté pour les
mauvais jours. Dans ce contexte, le livret A restera, à court terme,
le produit d’épargne préféré des Français. La collecte nette
(dépôts moins retraits) a encore progressé en juin, pour atteindre
11,17 milliards d'euros, depuis le début de 2012, un rythme qui
pourrait faire de cette année l'un des meilleurs crus. Mais le
mouvement risque de ne pas durer. Les particuliers pourraient bien
avoir besoin de piocher dedans pour payer les hausses d’impôts à
venir
26
juillet - Conférence de presse sur l'évaluation du projet
économique du quinquennat 2012-2017. (
cliquez ci-dessous )
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/notes/2012/note23.pdf