lus
de 60 militants de la CGT 77 ont participé à l’interpellation des
acteurs politiques de Seine-et-Marne.
La
première cible était les élus du Conseil Général réunis en
séance, invités le matin même à réagir à la lettre ouverte
(ci-jointe).
Que
ce soit en matière de retraite, salaires, emploi public et
industriel, fiscalité, protection sociale, la CGT porte des
propositions basées sur une autre répartition des richesses.
Refusant
l’argument qui vise à faire du « coût du travail » l’origine
de tous les maux de la société, la CGT pointe le coût du capital.
218
milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires en 2012,
318 milliards d’euros de revenus financiers (spéculation en bourse
prélevé sur les richesses créées par le travail en 2011) qui ne
bénéficient pas au bien-être des populations.
Plus
de 200 milliards d’exonérations de cotisations fiscales et
sociales aux entreprises, compensées par le budget de l’état ne
reviennent pas au financement des services publics.
La
CGT porte l’exigence de l’augmentation des salaires, pensions et
minima sociaux avec un SMIC à 1 700 €.
C’est
la condition première de la relance économique.
La
CGT 77 compte s’emparer des campagnes électorales de 2014 et
mettre les acteurs politiques locaux face à leurs responsabilités.
En
effet, une campagne locale détachée des décisions et prises de
positions nationales ne saurait répondre aux attentes des
populations.
A
cette interpellation, seuls le groupe Communiste et Républicain
représenté par Maud Tallet et l’indépendant Claude Jamet ont
répondu présents.
Tous
2 ont tenu à soutenir le syndicat CGT ATSM et les salariés (dont
l’Association est financée par le Conseil Général) pour leur
lutte pour le droit de travailler dignement et le droit syndical
bafoué dans l’entreprise.
La
CGT 77 compte porter ses exigences auprès des salariés et plus
largement dans le débat public.
LETTRE OUVERTE DE L'UNION
DEPARTEMENTALE CGT 77
A
L’ATTENTION DES ACTEURS POLITIQUES DE SEINE-ET-MARNE
Mesdames
et Messieurs,
L’examen
en cours des projets de loi portant la réforme de notre système de
retraite, le financement de la sécurité sociale et le débat
autour du budget de l’état, préoccupent une partie
grandissante de la population.
Même
après l’adoption en 1ère lecture, il est encore temps,
la loi concernant les retraites peut encore être modifiée.
Pour
la CGT, la question de nos retraites et plus largement de notre
système de protection sociale, concerne l’ensemble des salariés,
des retraités et des citoyens et doit donc faire l’objet d’un
large et vrai débat de société.
En
effet, le financement de la protection sociale est étroitement lié
aux questions de salaires, de pensions, d’emplois et de
conditions de travail, et les politiques économiques et
sociales précédentes et présentes, uniquement basées sur
l’abaissement du «coût du travail» ne sont pas de
nature, bien au contraire, à favoriser une protection sociale en
réponse aux besoins des populations.
Les
journées de mobilisation des 10 septembre et 15 Octobre, démontrent
que les salariés, retraités et privés d’emploi attendent une
autre réforme des retraites et de la protection sociale.
en
ligne Pétition en ligne, sur le maintien et le renforcement du
système de financement des retraites.
http://www.avaaz.org/fr/petition/mon_systeme_de_retraite_jy_tiens_1//?launch
Le
projet soumis est injuste et inefficace.
-
Injuste car il fait peser l’ensemble des efforts de financement
sur les salariés et les retraités. Les salariés voient leurs
cotisations augmenter, les retraités voient leurs pensions
baisser, du fait du report de 6 mois de la revalorisation annuelle
des pensions. Le patronat par contre, a obtenu une compensation
immédiate et intégrale du financement des mesures de pénibilité.
-
Inefficace car l’allongement de la durée de cotisations,
base des réformes précédentes et qui n’a pas permis de
combler le déficit, va pénaliser en particulier les jeunes
et les femmes, et, en éloignant la perspective d’une
retraite complète, viendra encore dégrader le montant des pensions.
Cette
réforme va donc encore une fois répondre aux injonctions
du MEDEF au détriment des revendications des salariés et
retraités. Elle tourne le dos aux objectifs de justice sociale.
Lors
de la précédente réforme des retraites, en 2010, de nombreux
parlementaires s’étaient mobilisés pour défendre le droit
à la retraite à 60 ans et prouver qu’une autre réforme
était possible. Il est inacceptable qu’aujourd’hui une partie
d’entre eux renie ce qu’ils proposaient alors.
Il
est tout aussi choquant qu’en matière de services publics, les
politiques restent les mêmes, à savoir des réductions de moyens
alors que les exonérations fiscales et sociales aux entreprises
dépassent les 200 Milliards d’euros.
En
termes d’accès aux soins, les inégalités se creusent du
fait de la baisse du pouvoir d’achat et de la diminution
drastique de l’offre de soins publique, assise sur une gestion
comptable, découlant notamment de la tarification à l’activité
(T2A) pour définir les ressources des hôpitaux et de la loi
Bachelot (HPST).
Il
est temps de changer de cap et les élus de la république, quel que
soit le mandat qu’ils occupent ont une part de responsabilité.
Alors
que leur crédibilité est médiatiquement attaquée du fait du
comportement de certains députés, nous avons besoin, pour ce
faire sur les territoires, d’acteurs politiques portant des
alternatives répondant aux besoins des populations, à l’instar de
certains d’entre eux, engagés en faveur du progrès social.
Ainsi,
nous vous rappelons ce que la CGT entend porter dans ce débat :
-
Rétablir l’âge d’ouverture des droits à 60 ans, avec une
retraite d’au moins 75 % du salaire d’activité et au moins égale
au SMIC (que la CGT revendique à 1700 euros),
-
Tenir compte de la pénibilité par des mesures d’anticipation
d’âge avant 60 ans,
-
Assurer l’égalité entre les femmes et les hommes.
Pour
financer le rétablissement et l’extension des droits
constitutifs d’une retraite satisfaisante pour toutes et
tous, les acteurs politiques doivent s’affranchir du chantage
autour du «coût du travail» et de l’emploi effectué
par le MEDEF pour toujours plus d’exonérations fiscales et
sociales au nom de la compétitivité des entreprises.
Plusieurs
rapports viennent contredire les inepties portées notamment par le
rapport Gallois et pointent le coût du capital comme un frein au
développement économique et social nécessaire pour sortir de la
crise.
C’est
le cas de l’étude du CLERSÉ et de l’Université Lille 1 que
vous n’êtes pas sans connaître.
http://data.over-blog
kiwi.com/0/44/77/29/201307/ob_431248d41a3ed6a4edffa9d655ed5690_rapportcgtcoutcapitalk.pdf
Sachant
que de la consommation des ménages dépendent de 57 % des richesses
créées par le travail (INSEE), augmenter les salaires, les
pensions et les minima sociaux seraient de nature à relancer
l’économie, créer des emplois et répondre aux attentes des
populations et renforcer les systèmes de protection sociale
solidaires.
Aussi
la CGT propose :
-
L’augmentation de tous les salaires, avec un SMIC à 1700
€ comme base des grilles de salaires et indiciaires, la
reconnaissance des savoir-faire et des qualifications par un
statut permettant la progression du salaire sur la carrière,
-
Le développement de l’emploi industriel en réponse aux
besoins et enjeux environnementaux, et une véritable
sécurisation des parcours professionnels permettant la
conservation et la reconnaissance dans le statut des
savoir-faire de chaque salarié,
-
Le développement de services 100 % publics de proximité
impliquant une réouverture de services et de classes et l’embauche
des salariés sous statuts,
-
La mise en place de contreparties en termes d’emplois, de salaires
et de conditions de travail à l’attribution des aides
publiques ainsi qu’une meilleure maîtrise de l’utilisation
des aides publiques.
Pour
une réforme du financement des retraites la CGT propose :
-
De revoir le calcul de la cotisation employeur de sorte de la moduler
en fonction de la politique salariale et d’emploi et de la part des
salaires dans la valeur ajoutée de l’entreprise,
-
De créer une contribution sociale sur les revenus financiers des
entreprises (318 Mds € en 2011), au même taux que les
cotisations assises sur le travail. Cette mesure permettrait de
dégager 20 à 30 milliards d’euros par an,
-
D’assoir l’assiette des cotisations sociales sur l’ensemble
des rémunérations (primes, intéressement, participation…).
Deux
mesures complémentaires permettraient de rétablir l’équilibre
budgétaire à l’horizon 2020 :
-
Revenir sur les 200 milliards d’euros d’aides publiques aux
entreprises, notamment en supprimant les exonérations de
cotisations sociales qui n’ont pas montré d’efficacité en
matière d’incitation à l’emploi stable. Celles-ci s’élèvent
aujourd’hui à près de 30 milliards d’euros par an,
-
Atteindre l’égalité salariale entre les femmes et les
hommes, ce qui permet d’augmenter les ressources du système de
10 milliards d’euros aux horizons 2020.
Soyez
assurés que nous saurons, sur ces bases et exigences, créer les
conditions de rencontre permettant le débat dont nous rendrons
compte aux salariés, retraités et privés d’emploi.
Nous
vous donnons rendez vous devant le Conseil Général à partir de
12H30.
Nous
vous prions d’agréer, Mesdames Messieurs, nos salutations
Valérie
LESAGE
Secrétaire
Générale UD CGT 77
DISCOURS
D’INTERPELLATION
RASSEMBLEMENT
DU 18 OCTOBRE 2013 -
DEVANT LE CONSEIL GENERAL
Mesdames
et messieurs les Elus(es),
Nous
vous interpellons aujourd’hui, sur la situation des salariés, des
retraités et des privés d’emplois de ce département,
Nous
vous interpellons, car vous avez un rôle déterminant à jouer dans
les semaines et les mois qui viennent.
Sur
les questions des retraites, tout d’abord malgré le vote à
l’Assemblée Nationale en première lecture de la réforme des
retraites, nous savons que rien n’est joué définitivement.
Vous
pouvez peser encore pour que cette nouvelle réforme synonyme de
nouveaux reculs sociaux, de nouvelles inégalités et injustices
sociales ne soit définitivement votée.
De
plus, cette nouvelle réforme, comme les précédentes, s’avèrera
inefficace car elle ne comblera pas les déficits et pénalisera une
nouvelle fois les jeunes et les femmes.
Le
financement de la protection sociale dans son ensemble est
lié aux questions de salaires, de pensions,
d’emplois et de conditions de travail.
C’est
bien le coût du capital qui pèse et pénalise la reprise
économique.
Aujourd’hui
nous exigeons une autre réforme des retraites, mais également une
hausse des salaires, avec une hausse immédiate du SMIC à 1 700 €,
servant de base de départ de toutes les grilles de salaires et
indiciaires et de base aux minima sociaux et aux pensions versées.
Au-delà
du financement pérenne de la protection sociale, ces mesures
permettraient une relance de l’économie, de répondre aux besoins
sociaux des populations et de créer nombres d’emplois.
Nous
vous interpellons également aujourd’hui sur le rôle que vous
jouez dans le financement des entreprises du département à travers
les aides publiques.
Nous
vous rappelons nos exigences en matière de contreparties
que nous devons imposer à ces
entreprises
en termes d’emplois, de politique sociale, de salaires, de
qualification et conditions de travail, mais aussi en critères
environnementaux.
De
même, de nombreux territoires de Seine-et-Marne sont les
oubliés du développement économique.
Au-delà
des 3 pôles économiques majeurs que sont Mitry Mory,
Marne-La-Vallée et Melun Sénart, que de déserts en termes
d’emplois, d’accès aux soins, d’accès aux transports, en
bref, d’accès aux services publics qui aggravent jour après jour
la situation sociale précaire dans lesquels nombre de nos
concitoyens vivent qu’ils soient privés d’emploi, retraités ou
salariés.
Mesdames
et Messieurs les Elus(es), nos exigences sont à la hauteur de la
situation sociale qui se dégrade jour après jour sur ce département
et à la hauteur des injustices et des inégalités auxquelles nous
sommes confrontées.
Des
entreprises comme le Crédit Agricole, Safran, ont des bénéfices
nets en progression (+ 217 % pour le Crédit Agricole : fermeture du
site de Meaux - + 47.8 % pour le groupe Safran), cela impose à de
telles entreprises une responsabilité sociale d’autant plus forte.
L’urgence
sociale c’est le progrès social.
Nous
vous interpellons car vous êtes des acteurs politiques
certes de proximité mais vous devez
faire
entendre la voix des salariés de ce département.
Entendez
nous, répondez aux attentes fortes de justices sociales.
Vous
devez jouer un rôle essentiel pour gagner l’interdiction
des licenciements boursiers, pour
favoriser
les alternatives des salariés, pour gagner des droits et moyens
nouveaux des représentants des salariés.
Pour
gagner au vote définitif de la loi d’amnistie des syndicalistes.
Vous
ne pouvez vous exonérer des politiques nationales.
Vous
serez également comptable des régressions sociales votées
et qui seront votées sous la pression du capital.
Ne
laissons pas la désespérance prendre le pas, d’autres
perspectives réalistes sont à imposer pour qu’enfin nous parlions
réponse aux besoins sociaux et non plus rentabilité financière à
court termes.
Valérie
LESAGE
Secrétaire
Générale UD CGT 77