Motion
Monsieur le directeur,
Depuis que la section CGT
LECLERC-SODIFER a fait l’imminence de candidature de Pierre Doré
aux prochaines élections professionnelles, vous avez décidé de
payer notre camarade pour qu’il reste chez lui, nous exigeons son
retour immédiat à son poste de travail.
Une fois de plus vous entravez le droit
syndical pourtant constitutionnel.
C’est parce qu’il a décidé de
rejoindre la CGT de votre établissement qu’il se retrouve dans
cette situation.
Nous ne pouvons tolérer de tels
agissements à l’encontre de notre organisation syndicale qui n’ont
qu’un seul but, faire de lui un exemple et ainsi faire peur aux
salariés qui voudraient se présenter sur la liste CGT dans le cadre
des prochaines élections.
Si vous persistez dans votre décision,
sachez que notre syndicat (syndicat CGT ……………………………….)
soutiendra toutes les initiatives et actions qui seront organisées,
et y participera si nécessaire pour obtenir la réintégration de
notre camarade.
Notre syndicat solidaire de la section
syndicale CGT LECLERC-SODIFER et l’Union locale CGT de Coulommiers
et sa région soutiendra également toutes les actions qu’ils
intenteront à votre encontre.
Pour le syndicat :……………………………...
Nom :………………………………………….
Responsabilité :………………………………
Signature :…………………………………….
LETTRE
OUVERTE
Monsieur le PDG,
Je m’adresse à
nouveau à vous, mais cette fois-ci sous la forme d’une lettre
ouverte,
afin d’alerter
l’ensemble de mes collègues de la situation que je subis
depuis plusieurs
mois.
Je suis entré dans
l’entreprise en septembre 2011 et j’ai travaillé aux rayons DPH
jusqu’en été 2013.
Je me suis investi dans mon travail et mon responsable était
satisfait.
Néanmoins, j’ai
rapidement ressenti une pression exercée par mon supérieur
et la
direction. Je l’ai
acceptée car je tiens beaucoup à ma place au sein de l’entreprise.
On nous interdit de
parler aux délégués CGT, on nous fait comprendre qu’il faut
choisir le « bon camp
» pour rester dans les bonnes grâces de la direction. Beaucoup de
collègues subissent
cette loi du silence au quotidien et acceptent qu’on ne
respecte pas
leurs droits de
salariés, par peur de représailles.
Eh bien, ils ont dans
un sens raison d’avoir peur puisque j’en ai fait l’expérience.
En
effet, à partir de
septembre 2013, j’ai été affecté en épicerie. J’ai plongé
peu à peu dans
une spirale de
souffrance quotidienne : reproches incessants, consignes
impossibles à
respecter
matériellement, culpabilisation… La liste est trop longue pour
être donnée ici.
Pourquoi ai-je été
ainsi piégé ? Parce que j’avais donné des signes de quelqu’un
qui
pouvait soutenir
certains représentants du personnel ? Parce que 2 ans d’ancienneté
c’est
trop long ici ?
Parce que je paraissais être quelqu’un de vulnérable ou
à l’inverse
quelqu’un qui ne
saurait pas supporter les injustices sans broncher ? Je l’ignore.
Bref, le 4 janvier
2014, j’ai pris la parole en réunion pour exprimer mes difficultés
car je ne pouvais plus
tenir. Depuis, j’ai subi 3 entretiens préalables au licenciement
et je
suis interdit d’accès
à l’entreprise depuis le 18 février 2014, jour de l’imminence
de ma
candidature aux
prochaines élections professionnelles. L’omerta qui règne a
sans doute
déjà permis que les
collègues me croient parti, licencié ou en arrêt de travail.
Je ne demande qu’une
seule chose : reprendre mon travail auprès de mes collègues.
Je pense qu’il
faut que ceux qui ont peur profitent des élections pour
s’exprimer. Ma
volonté n’est
nullement de nuire à l’entreprise, bien au contraire. Je
nourris encore
l’espoir, peut-être
utopique, que l’esprit de famille convivial affiché par la
direction peut
réellement régner
au sein de notre magasin. Nous avons des richesses et un
potentiel à
exploiter ensemble,
dans le respect des droits et de la dignité de chacun.
Je vous prie de
croire, M. le PDG, en mes sentiments respectueux et en mon profond
dévouement.
M. DORE Pierre
Le 19 mars 2014
Récapitulatif des
atteintes aux droits syndicaux
Pierre DORE est employé
commercial chez SODIFER (magasin E. LECLERC de La Ferté-sous-Jouarre)
depuis septembre 2011.
Il subit depuis plusieurs mois
un acharnement de la part de la direction de l’entreprise. Il en
est à son troisième entretien préalable au licenciement en 2 mois.
Le
4 janvier 2014,
Pierre Doré a pris la parole lors d’une réunion en présence du
PDG, du directeur, de son responsable et d’autres salariés. Il a
fait état de ses très mauvaises conditions de travail et des
agissements de son responsable. Il a dénoncé le fait que son
responsable lui avait demandé de casser la figure au délégué
syndical Cgt Nicolas Sgorlon.
Le PDG lui a répondu que la
porte était ouverte et que lui-même en viendrait bien aux mains
avec ce délégué.
Le
6 janvier 2014,
SODIFER adresse à Pierre Doré une convocation à entretien
préalable.
Le
9 janvier 2014,
Pierre Doré fait un droit d’alerte.
Le
14 janvier 2014,
SODIFER lui adresse un courrier d’intimidation, remettant en cause
la légitimité de son droit d’alerte.
Le
15 janvier 2014 :
premier entretien préalable. On lui reproche des griefs sur ses
rayons vides alors qu’il faisait des remplacements de collègues
dans d’autres rayons
Aucune sanction n’est
prononcée à la suite de cet entretien
Le
18 février 2014,
la section Cgt fait l’imminence de candidature de Pierre Doré aux
prochaines élections professionnelles. Le directeur en prend
connaissance par courriel à 7h12.
Le jour même à 10h, le
directeur lui notifie une nouvelle convocation à entretien
préalable et lui demande de quitter l’entreprise sur le champ, en
le plaçant en dispense de travail payée
Le
19 février 2014,
Pierre Doré fait un second droit d’alerte.
Le
20 février 2014,
Nicolas Sgorlon exerce son droit d’alerte de délégué du
personnel.
Le
25 février 2014,
le PDG de SODIFER adresse un courrier à Nicolas Sgorlon l’informant
qu’il n’accéderait pas à sa demande d’enquête et remettant
en cause le droit d’alerte DP.
Le
28 février 2014 :
deuxième entretien préalable. On reproche à nouveau à Pierre
Doré des griefs fallacieux.
Le
5 mars 2014,
l’inspection du travail reconnaît le statut de salarié protégé
suite à l’imminence de candidature et en informe l’employeur.
Le
6 mars 2014,
SODIFER adresse à Pierre Doré une nouvelle convocation pour un
troisième entretien préalable.
Le
18 mars 2014,
troisième entretien préalable et toujours les mêmes griefs.
Le
20 mars 2014,
affichage au tableau syndical Cgt d’une lettre ouverte rédigée
par Pierre Doré.
Le
21 mars 2014,
lors de la réunion CE, le PDG de SODIFER demande au délégué
syndical de retirer la lettre ouverte sous peine de poursuivre
Pierre Doré en justice pour diffamation.