A l'appel des unions régionales CGT,
FO, FSU et Solidaires de l’Île-de-France, plusieurs milliers de
salariés ont manifesté à Paris dans le quartier des grands
magasins pour protester contre le projet de loi pour la croissance et
l’activité présenté par Emmanuel Macron, débattu à l’Assemblée
les syndicats estiment que ce projet de
loi et régressif, et conduirait au final à déréglementer de
nombreux secteurs de l’économie: travail du dimanche, travail de
nuit, libéralisation du transport de voyageurs par cars avec
l’impact que l’on imagine sur l’environnement, faciliterait les
licenciements et affaiblirait la justice prud’homale,
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Discours
de Patrick Arnould dans le bus pour la manifestation contre le projet
de loi Macron
Chers
camarades, c’est un véritable plaisir de nous retrouver unis, dans
la lutte face à l’oppresseur !
L’heure
est grave et Malgré les problèmes internes à la CGT force est de
constater que la CGT impulse les luttes une fois de plus en proposant
aux autres OS une manifestation aujourd’hui à Paris.
De
cela, nous pouvons nous en féliciter !
Les
gouvernements Hollande-Ayrault puis Hollande-Valls ont poursuivi la
libéralisation de l’économie et ont multiplié des cadeaux au
patronat au nom de la compétitivité et de la création d’emplois.
Résultat
: nos salaires stagnent, les dividendes flambent et le chômage ne
cesse d’augmenter…
En
fait, les politiques d’austérité qui sévissent partout en Europe
mènent partout aux mêmes conséquences : la pauvreté augmente et
les services publics se détériorent.
Le
projet de loi Macron prolonge et amplifie la politique du
gouvernement menée au service des patrons et des actionnaires. Après
la mise en place du CICE, la loi du 14 juin 2013 dite de «
sécurisation de l’emploi », les réformes territoriales, la
réforme des retraites, le pacte de « responsabilité », la
suppression des élections prud’homales…, c’est une nouvelle
attaque contre nos droits.
Dès
le lendemain de la présentation du projet Macron au conseil des
ministres du 10 décembre dernier, le commissaire européen aux
affaires économiques, Pierre Moscovici, incitait la France à aller
encore plus loin dans la casse des conquêtes sociales.
Le
projet de loi préparé par l’énarque et ancien banquier d’affaire
Macron est discuté à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée
Nationale. Même si la casse de la médecine du travail et la
suppression des dérogations pour affecter les jeunes à des travaux
dangereux ont été retirés du texte, le projet demeure une
véritable bombe pour les droits des travailleurs.
Au-delà
de la généralisation du travail dominical sur laquelle se focalise
le débat médiatique, Macron s’en prend aux prud’hommes et à
l’inspection du travail, veut faciliter encore un peu plus les
licenciements pour motif économique, met encore plus en concurrence
la SNCF et privatise des aéroports et les barrages hydro
électriques.
Si
le projet de loi était adopté
Ce
sera la Banalisation du travail du dimanche et de nuit, mettant fin
progressivement aux compensations salariales car à terme ce travail
ne serait plus exceptionnel.
Ce
sera des Plans de licenciements collectifs dans les entreprises (PSE)
de plus en plus sauvages, avec des règles de plus en plus
arbitraires, et des critères à la seule discrétion des employeurs.
Ce
sera la dépossession des élus prud’homaux, de leurs moyens de
rendre la justice, renvoyant nombre de litiges vers des juges
professionnels et Le salarié aura plus de mal pour trouver un
défenseur syndical pour le représenter en justice.
Ce
sera la possibilité de court-circuiter le droit du travail et la
justice prud’homale par « convention » entre l’employeur et le
salarié : rien de moins qu’un bond en arrière de 2 siècles !a
Et
en plus du projet de loi Macron, Les propositions du patronat dans le
cadre de la négociation en cours sur le « dialogue social »
mettent en cause l’existence même des instances représentatives
des salariés (CE et CHSCT) !
La
réforme de la médecine du travail, retirée du projet de loi
Macron, serait insérée dans un autre projet de loi porté par le
ministre du travail dès janvier 2015…
Vous
l’aurez compris mes camarades,
L’austérité,
la casse des services publics, minent les exigences populaires. C’est
pourquoi il faut mettre en échec les objectifs poursuivis par les
pouvoirs publics et le Medef. Mettre en échec les politiques
d’austérité qui ont pour objet d’assécher les moyens de
financement de l’action publique, celle de l’Etat, celle des
collectivités territoriales, celle de la sécurité sociale. Mettre
en échec le projet de loi Macron visant à modifier des pans entiers
du droit du travail au détriment des droits des salariés.
Macron,
c’est l’insécurité sociale généralisée ! C’est le travail
du dimanche et de nuit ! C’est le travail jetable, la facilitation
des licenciements ! C’est une nouvelle vague de libéralisation, de
privatisation et de financiarisation des services publics ! Macron,
c’est la marchandisation de la condition humaine au nom d’un
capitalisme déchainé et revanchard.
C’est
le retour à la loi Chapelier.
Nous
sommes bel et bien face à un projet de forte régression sociale,
antidémocratique, aggravant la politique d’austérité et
favorisant la rentabilité financière pour les grandes entreprises.
Ce projet renforce les profits de quelques-uns et ne répond en rien
aux besoins de la population.
D’autres
choix sont possibles si nous le décidons !
Depuis
sa création, la CGT agit pour gagner sur les revendications, pour
changer la société, et combat tout recul social. Plus que jamais,
il me semble nécessaire de mettre en avant les propositions de la
CGT :
-L’augmentation
des salaires, des pensions, des minima sociaux,
-Le
SMIC à 1700 euros,
-L’égalité
salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes,
-Contrer
toutes les formes de déréglementation du temps de travail,
-Le
maintien d’un jour de repos commun : le dimanche,
-Limiter
au strict nécessaire le travail de nuit, qui détériore gravement
la santé,
-La
retraite à 60 ans maximum, à taux plein, et la défense de nos
régimes de retraite par répartition,
-L’arrêt
des licenciements, la résorption du chômage et de la précarité,
-La
défense et le développement des services publics,
-Le
rétablissement de l’organisation des élections prud’homales au
suffrage universel,
-Le
maintien et l’amélioration de tous les droits des salariés,
-La
lutte déterminée contre la fraude et l’évasion fiscale,
-La
fin des exonérations de cotisations sociales.
Au
final, ce sera le rapport de forces que nous créerons qui sera
déterminant. Les populations belges et italiennes, notamment, l’ont
bien compris en se mettant en journées de grève générale à la
mi-décembre dernière !
Soyons
conscient que cette manifestation régionale le jour de l’ouverture
des débats à l’assemblée générale n’est que le début d’une
longue série de manifestations d’ampleur nationale, j’en suis
convaincu.
De
la même manière que nous avons fait capoter par les luttes le CPE
et le CNE, nous devrons nous mobiliser dans les semaines qui suivent
plus fort notamment en débattant avec les jeunes là où ils sont
dans les lycées, les universités dans nos familles.
Je
vous invite chers camarades dès maintenant à nous aider dans cette
démarche. L’union locale vous propose dès aujourd’hui à vous
préparer et impulser pour les prochaines manifestations en
mobilisant autour de vous !
Bonne
manif à vous et vive la CGT en dépit des quelques véreux au sein
de notre organisation.
Patrick
Arnould
Membre
de la CE de l’UD 77