«Une forme de radicalisation du pouvoir» Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
«Cette dissolution s’avère très problématique d’un point de vue démocratique. On ne doit pas tout régler de manière sécuritaire. Le gouvernement avait déjà utilisé des lois antiterroristes contre les mobilisations sociales et environnementales, afin de dissoudre des organisations ou les criminaliser. Et c’est encore le cas aujourd’hui.
Cette banalisation est lunaire et scandaleuse. Il y a une forme de floutage généralisé entre ce qui est violent et ce qui ne l’est pas. Or, de ce que je sais, les Soulèvements de la Terre ne prônent absolument pas la violence physique contre les personnes. Donc il ne faut pas tout mélanger. Même si, en tant que dirigeante syndicale, je n’ai pas à juger leur manière d’agir, leur mode d’action est à mes yeux légitime. Et il répond à la volonté d’une partie de la jeunesse d’être de plus en plus radicale, une attitude que je comprends au vu de l’inaction des pouvoirs publics sur la question environnementale.
Cette dissolution s’inscrit finalement dans une forme de radicalisation du pouvoir que j’ai déjà condamnée lors de la mobilisation contre les retraites. Cette décision n’est pas une bascule, c’est le triste prolongement de la manière dont le gouvernement combat les mobilisations sociales et environnementales depuis plusieurs années.
Gérald Darmanin confond par ailleurs ses idées politiques avec des décisions juridiques. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur est régulièrement rappelé à l’ordre par la justice.»
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