26 juillet 2012

Chômage : l'impact des plans sociaux encore limité





Les restructurations ne se traduisent pas jusqu'ici dans les inscriptions à Pôle emploi. Près de 25.000 nouveaux chômeurs ont néanmoins été recensés en juin. C'est la 14e hausse d'affilée.

Pour l'heure, l'avalanche de plans sociaux dénoncés par la CGT et le gouvernement ne se traduit pas dans les chiffres du chômage. Le nombre d'inscriptions à Pôle emploi après un licenciement économique n'a pas explosé en juin. Il n'a progressé que de 0,7% sur un mois et de 7,1% sur un an, à 13.600. Cela représente 12 fois moins de personnes que les inscriptions après une fin de CDD ou de mission d'intérim.

Autre indicateur qui tend à démontrer que le pire, en matière de licenciement économique, n'est pas derrière nous: le nombre d'inscrits en catégorie D (chômeurs non tenus de rechercher un emploi en raison d'un stage, d'une formation…) a diminué de 2,3% sur un mois et n'augmente que de 1,8% sur un an. Or c'est dans cette catégorie peu connue que sont inscrits les salariés qui bénéficient d'un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).

Ce dispositif garantit pendant un an aux licenciés économiques d'entreprises de moins de 1000 salariés un accompagnement renforcé par rapport à un chômeur classique et une indemnisation équivalente à 80% du dernier salaire brut (soit 100% du net). Au dernier pointage, 87.000 chômeurs sont en cours de CSP, soit 30% de moins que le record atteint en avril 2010.

Il n'empêche, la tendance globale reste mauvaise. Fin juin, 23.700 personnes sont venues gonfler la liste des chômeurs en catégorie A (sans aucun emploi). Cette 14e hausse consécutive porte à près de 2,95 millions le nombre d'inscrits en France métropolitaine. Un niveau non atteint depuis août 1999. Sur un an, la progression est de 7,8%.



Presque trois millions
d'inscrits en catégorie A

Pis, le nombre de chômeurs recensés dans les catégories A, B et C (incluant les demandeurs d'emploi en activité réduite) a bondi de 48.400 le mois dernier. Soit la 17e hausse d'affilée dans ces trois catégories, qui recensent 88% des inscrits à Pôle emploi. Et surtout la plus forte progression enregistrée depuis septembre 2009, au plus fort de la crise.



Pour la première fois en trois mois, le gouvernement n'accable pas dans son communiqué «l'héritage Sarkozy» pour expliquer ces progressions - il ne l'explique pas du tout. Michel Sapin appelle cependant à «une vigilance accrue» et confirme «la nécessité des renforts de moyens pour Pôle emploi dans les prochaines semaines». Le ministre du Travail promet que «la mobilisation du gouvernement est entière tant pour répondre à l'urgence sociale que pour mettre en œuvre, dans les mois à venir, la feuille de route sociale», tirée de la grande conférence de début juillet.

D'ici là, la barre des 3 millions de chômeurs en catégorie A aura été dépassée en métropole: dès fin septembre, au rythme actuel. Ce qui ramènerait la France treize ans en arrière…
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Pas d'amélioration en vue pour l'industrie

La demande adressée à l'industrie s'est fortement contractée au second semestre, a annoncé mardi l'Insee. La perspective pour le troisième semestre est également mal orientée, la demande liée aux soldes étant inférieure à la moyenne sur une longue période. Les chefs d'entreprise interrogés ont indiqué une baisse des effectifs au deuxième trimestre qui pourrait se poursuivre. Concernant la compétitivité, les entrepreneurs estiment qu'elle s'est améliorée sur le marché national et européen mais qu'elle est en baisse pour le marché mondial. Les perspectives d'exportation se sont très fortement repliées et sont désormais nettement inférieures à leur niveau de long terme





PSA : des syndicats contraints de négocier


Les négociations sont attendues à l'automne entre la direction de PSA et les centrales syndicales.

«Varin, à partir d'aujourd'hui, on sera ton cauchemar.» La banderole en tête de la manifestation, qui se déroulait mercredi devant le siège parisien du constructeur automobile, est on ne peut plus claire: la négociation du plan de sauvegarde de l'emploi de PSA ne va pas être une partie de plaisir. Les syndicats vont manœuvrer pour l'entraver et la retarder, dans le but de sauver un maximum d'emplois pour les centrales les plus radicales ou d'optimiser les conditions de reclassement pour les plus modernistes. «PSA s'est bien comporté dans les reclassements qu'il a eu à effectuer depuis vingt-cinq ans et on va faire en sorte que cela continue», avoue un délégué central, sous le sceau de l'anonymat.


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http://www.lefigaro.fr/social/2012/07/25/09010-20120725ARTFIG00590-psa-des-syndicats-contraints-de-negocier.php


Les salariés mobilisés ne lâchent rien
vidèo de la manif voir le lien ci-dessous
http://www.cgt.fr/Les-salaries-mobilises-ne-lachent.html








25 juillet 2012

Livret A : INDECOSA-CGT s’inquiète d’un possible renoncement du gouvernement


INFO : Le Collectif Logement CGT


INDECOSA-CGT s’inquiète d’un possible renoncement du gouvernement à la promesse de campagne de François Hollande
 de doublement du plafond du livret A !

« C’est pourquoi, je me suis engagé à réaliser 150 000 logements réellement sociaux par an, grâce au doublement du livret A et des aides à la pierre … »,
François Hollande : promesse de campagne
(lettre au DAL du 27/04/2012).


Cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite
http://cgt.logement.over-blog.com/article-livret-a-indecosa-cgt-s-inquiete-d-un-possible-renoncement-du-gouvernement-108506406.html





Non à la casse de l’usine de PSA Aulnay


Vous pouvez signer la pétition ci-dessous.

POUR PLUS D'INFO : cliquez ci-dessous




21 juillet 2012

CARREFOUR: DISCRIMINATION SALARIALE


Carrefour condamné
 après 13 ans de procédure


Par un jugement du 27 juin dernier, la Cour de Cassation a conforté le bien-fondé d’une procédure initiée par la CGT Carrefour contre une filiale de ce groupe appelée Sogara, procédure visant à faire reconnaître l’illégalité d’un accord d’entreprise de 1985 ayant institué deux grilles de salaires et ainsi permis une inégalité de traitement entre salariés occupant le même poste mais dans un établissement différent.
La Cour de cassation a considéré qu’ « un accord d’entreprise ne peut prévoir des différences de traitement entre salariés d’établissements d’une même entreprise exerçant un travail égal de valeur égale que si elles reposent sur des raisons objectives. »

Cette décision qui concerne 103 salariés de l’hypermarché Carrefour de Lormont (agglomération bordelaise) contredit un jugement de 2006 dans lequel cette juridiction avait débouté un autre groupe de salariés pareillement discriminés.

Carrefour va maintenant devoir rembourser ce qu’il doit à ses salariés : rappels de salaires (de 1999 à 2004), primes de participation ou d’intéressement (pour les 7 dernières années).

Pour la CGT Carrefour, cette décision de justice "marque l’aboutissement d’un travail de longue haleine, débuté il y a 13 ans. Elle confirme également la pertinence de ses actions au plan juridique en vue de faire respecter les droits des salariés, s’agissant notamment du SMIC. Pour la CGT Carrefour, cette décision doit aussi contribuer à infléchir radicalement l’attitude à venir du Groupe Carrefour en matière de dialogue social."

19 juillet 2012

Prix des médicaments: une hausse de 6,8% sur 10 ans

Les consommateurs paient leurs médicaments de plus en plus chers. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Insee portant sur la période 2000-2010. Décryptage.

Si le prix "brut" des médicaments a baissé sur cette période de dix ans, celui payé par le consommateur (c’est-à-dire le prix "net", après la prise en charge par la sécurité sociale et hors mutuelles), a bel et bien augmenté.

L’étude publiée mercredi 18 juillet 2012 par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) révèle une baisse des prix "bruts" des médicaments, c’est-à-dire leur prix sur le marché. Une baisse de 1,8% en moyenne sur la période 2000-2010, qui s’explique essentiellement par le développement des génériques. Ces médicaments représentaient 15% du total des ventes en décembre 2010.

Quant aux prix "nets" dont s’acquittent les consommateurs, ils ont progressé de 0,6% par an en moyenne sur cette période, soit environ 6,8% d’augmentation en dix ans. Cette hausse continue est la conséquence des mesures successives prises depuis 2000 pour limiter les dépenses de santé: franchises sur les boîtes de médicaments, baisse du taux de remboursement, déremboursements de certains médicaments...

18 juillet 2012

Le 1% Logement craint un prélèvement supplémentaire du gouvernement

Info: Collectif Logement CGT

Cécile Duflot devait rencontrer ce mardi 17 juillet en fin de journée des représentants de l'UESL Action Logement. Une rencontre prévue de longue date, mais qui devait voir son ordre du jour affiné. Action Logement a en effet annoncé la veille, lundi 16 juillet, craindre un nouveau prélèvement sur ses ressources de la part du gouvernement, ce qui, selon lui, le "priverait définitivement de ses moyens financiers".

Tout est parti d'un article publié sur Le Figaro.fr, lundi après-midi, annonçant que Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, envisagerait de "ponctionner", en 2013, 1,8 milliard d'euros sur le budget d'Action Logement. "Les discussions budgétaires sont en cours. Aucun arbitrage n'a été tranché", assurait à l'AFP, mardi matin, le ministère du Logement.

Pour rappel, le précédent gouvernement avait prévu de prélever, entre 2012 et 2014, 3,25 milliards d'euros (1,2 milliard en 2012, 1,1 en 2013 et 950 millions en 2014) sur les fonds d'Action Logement. Or le budget d'Action Logement est en constante réduction (près de 4 milliards d'euros en 2009, 3,6 milliards en 2010, 3,450 milliards en 2011 et 2012), due à une collecte moindre auprès des entreprises et d'une baisse des remboursements des
prêts aux salariés.

L'UESL croit a avoir trouvé l'argument politique imparable : "nul ne comprendrait, qu'au lendemain de la grande conférence sociale, le gouvernement décide de mettre, ainsi, fin à la gestion paritaire dans le secteur du logement".
        

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14 juillet 2012

La CGT : Jean-Pierre Mercier, à la tête de la mobilisation des PSA Aulnay


Info:AFP du 13/07/2012

AUTOMOBILE - Le leader CGT essaie de faire entrer ses «camarades» de Rennes, Poissy et Sochaux dans la lutte contre la fermeture du site...

«Une lutte contre une fermeture d'usine, c'est un marathon, pas un sprint». Avec son sens de la formule, Jean-Pierre Mercier, leader CGT à l'usine PSA d'Aulnay, jongle avec les journalistes et incarne la mobilisation des salariés sur le site qui fermera en 2014.


Au lendemain de l'annonce, jeudi, de la fermeture de l'usine historique de PSA Peugeot-Citroën, qui emploie 3.300 personnes, il enchaîne les directs. BFM TV à 13H00? «Pas possible, j'ai déjà France 24».

«Les médias, pour moi, ça a vraiment démarré il y a un an», lors de la publication par la CGT d'un document confidentiel, annonçant la fermeture du site d'Aulnay. «Mais je préfère vraiment être dans l'atelier».

Quand cet homme de 44 ans, yeux bleus, cheveux poivre et sel, petites lunettes grises, monte sur une estrade, le silence se fait. Avec les journalistes, il partage sa réflexion sur la stratégie pour mener la «lutte» contre PSA.

«Une grève illimitée serait une erreur tactique: ça nous épuiserait rapidement financièrement et ça aurait un pouvoir de nuisance limité», martèle le leader CGT, 2e syndicat à PSA Aulnay.

On est une bombe sociale, politique»

«Nous seuls, on ne pourra pas empêcher la fermeture, (...) il faut que les camarades de Rennes, Poissy, Sochaux entrent dans la bataille». «On est une bombe sociale, politique, et ça, on va l'utiliser», dit Jean-Pierre Mercier, tout en rejetant la violence. «On n'a même pas fait brûler un pneu» depuis le début du conflit. «Il faut être plus intelligent».

«On apprend des Total, des Molex, des Contis (de l'usine Continental, ndlr) que j'ai suivis de très près», dit-il. «Il y a eu deux documentaires sur les Contis. On les a visionnés plusieurs fois au syndicat, pour apprendre où ils se sont cassés le nez et leur succès». «C'est pas le fait qu'ils aient cassé la sous-préfecture (de Compiègne, en avril 2009, ndlr) qui a fait plier, mais leur mobilisation constante», affirme-t-il.

«Interdire les licenciements»

Né en 1968, «un très bon cru», Jean-Pierre Mercier a le syndicalisme et la politique dans la peau. «J'ai très tôt baigné là-dedans». Son père, ouvrier électricien devenu technicien, était à la CGT et au PCF, avant de rejoindre François Mitterrand en 1976.

Lui a adhéré à la CGT en 1998. Il se souvient de son chef anti-CGT, qui, au moment de la signature du CDI, deux ans plus tôt, avait lâché: «Monsieur Mercier, je le connais. En 30 ans, j'ai jamais fait rentrer de brebis galeuse, c'est pas avec lui que je vais commencer». «Je me suis dit que j'allais le faire payer».

Aujourd'hui, il est délégué syndical à plein temps, mais assure passer 1% de son temps à la fédération et 99% à l'atelier. Les militants de la CGT, à PSA Aulnay, «c'est des copains». Avec la fédération, il décrit «des relations correctes».

Depuis ses 18 ans, quand «un militant lui a fait découvrir les idées marxistes», Jean-Pierre Mercier est aussi encarté à Lutte ouvrière (LO). Porte-parole de la candidate Nathalie Arthaud pendant la présidentielle, il s'est présenté aux législatives dans la circonscription de Montreuil-Bagnolet (Seine-Saint-Denis), où il vit depuis 2008. Son score: 0,72% des voix.

Mais il n'en démord pas: «Il faut interdire les licenciements». Que va-t-il faire en 2014, lui qui est entré à PSA Aulnay comme ouvrier cariste en ferrage en 1996, après un bac obtenu de justesse et des petits boulots, de la manutention à éboueur? Il veut rester «un militant ouvrier d'atelier».

12 juillet 2012

Les syndicats de PSA "dégoûtés", sous le choc d'annonces "dramatiques"


INFO :
Les syndicats de PSA Peugeot Citroën, qui a annoncé jeudi la fermeture de l'usine d'Aulnay en 2014 et un plan de 8.000 suppressions de postes en France, ont qualifié ces décisions de "dramatiques" ou exprimé leur "dégoût", la CGT parlant "de crime social" au sujet d'Aulnay.

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, a dénoncé "douze mois de mensonge" de la part de la direction à propos de l'usine de Seine-Saint-Denis. "La lutte va démarrer maintenant", a-t-il dit, estimant qu'"en temps de crise économique, c'est un crime social de fermer une usine".


Pour la CGT la guerre est déclarée a estimé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de PSA, pour qui "en temps de crise économique, c'est un crime social de fermer une usine, de sacrifier Aulnay au nom de la rentabilité". "En septembre, une grande bataille va commencer", a-t-il ajouté.


"On est en droit de demander au gouvernement d'intervenir", il est "passif", a-t-il jugé. M. Mercier a accusé la direction de "sacrifier Aulnay" pour "plus de rentabilité et plus de bénéfices à la famille Peugeot".


Le président du directoire, Philippe Varin, "a déclaré la guerre aux salariés. Nous sommes déterminés à sauver nos emplois, nous sommes prêts à aller jusqu'au bout. En septembre, une grande bataille va commencer", a prévenu l'élu CGT.


Suppressions d’emplois industriels

Bernard Thibault réagit aux annonces de PSA

Pierre Weill recevait Bernard Thibault dans la matinale de France Inter ce 12 juillet. Le secrétaire général de la CGT réagit aux annonces de PSA qui arrête la production à l’usine d’Aulnay et la suppression de 8.000 emplois en (...)•

Cliquez sur les liens ci-dessous pour écouter



Selon Franck Don, délégué central CFTC, la situation est "dramatique", les salariés ont "un sentiment de dégoût", "on a été trompés et bafoués". "On ne peut plus dire que le groupe est familial et social. Il nous traite de manière incorrecte, lamentable", a estimé le syndicaliste. Avec cette annonce "à la veille des vacances", "M. Varin portera une responsabilité si des drames humains surviennent".


M. Don s'est dit convaincu "que la stratégie de montée de gamme va amplifier et accélérer les pertes d'emplois sur le territoire, des emplois perdus à jamais". Et, selon lui, "la baisse des effectifs en recherche et développement est gravissime et n'augure rien de bon pour l'avenir". "L'Etat a ses responsabilités. Si l'état financier le justifie, il faudrait que l'Etat intervienne pour faire partir certains salariés à la retraite".


Pour Pierre Contesse (FO Rennes), c'est "une catastrophe". Rennes est "déjà une usine sinistrée", "cela va être très dur. On va essayer d'accompagner les gens le plus possible".

Chez les salariés, c'est "la colère", a rapporté de son côté Anne Valleron, déléguée centrale CFE-CGC, "on est extrêmement choqués par l'ampleur du plan".

A Aulnay, "les salariés sont laminés, certains pleurent" (...) c'est vraiment difficile", a raconté sur BFMTV Tania Sussest, déléguée SIA. "Cela fait un an que la direction nous ment, qu'elle nous dit que la fermeture d'Aulnay ce n'est pas d'actualité, et là cela tombe avant les vacances", s'est-elle indignée.


10 juillet 2012

Les rouages du système


INFO : de GERARD FILOCHE INSPECTEUR DU TRAVAIL
Éternelle histoire de l'arroseur arrosé ou comment on peut se faire liquider quand on est liquidateur en chef

Pas facile le boulot de DRH. Entre le marteau et l'enclume, entre les exigences de salariés et celles des actionnaires. Ainsi le cas de Mme Durand : cela faisait presque 15 ans qu'elle officiait dans cette entreprise pharmaceutique d'origine familiale assez féroce avec son personnel, 1250 salariés.

Un siège hypercentralisé avec 30 établissements sur tout le territoire : le CE, le CHSCT, tout se tient à Paris. Mme Durand est grande prêtresse du personnel, communicante, omniprésente, elle sait terroriser les salariés juste ce qu'il faut avec demi-sourire et ton ferme. L'esprit maison incarné, c'est elle. Naturellement, elle appelle tous les salariés « mes collaborateurs ». Quand il faut changer les horaires, adapter les postes de travail , mater le syndicat, régler un conflit ou licencier, elle fait. En plein CHSCT, elle rabroue le médecin du travail qui ose signaler devant l'inspecteur du travail que dans une des annexes les équipes de conditionnement font plus de 10heures de travail effectif par jour : « Ce n'est pas votre rôle, docteur ! »


Oui, mais la société connaît des vicissitudes, elle est reprise, rachetée encore. Deux plans « sociaux » se succèdent, un premier de 150, un second de 80 suppressions d'emplois. Mme Durand les « exécute » sans états d'âme, veillant à ne pas donner prise au syndicat, ni à l'inspection, ni aux prud ' hommes. Le nouveau patron, lui, a des méthodes américaines, il connaît rien au fonctionnement des CE, commet des impairs, obligeant sa DRH à rattraper ses « gaffes » juridiques.

Et c'est au tour de Mme Durand de demander rendez- vous dans le bureau de l'inspecteur du travail où elle s'effondre en larmes : « Je suis arrivée à 8 heures, Monsieur l'inspecteur, ils m'ont convoquée aussitôt et, en 2minutes,ils m'ont dit que j'étais licenciée. » « On n'est pas d'accord avec la façon dont vous tenez le CE, nos désaccords sont exprimés dans cette lettre, veuillez la signer, tous vos préavis et droits seront payés, vous quittez-la maison à l'instant, vous prenez vos affaires et vous partez. »

Mme Durand poursuit : « J'étais suffoquée, j'ai eu du mal à rester digne.

Prendre mes affaires? Mais les- quelles ? Tout est à moi ici. Tout, vous comprenez ? J'ai choisi la couleur des moquettes, des murs, l'agencement des bureaux, la place de chacun, c'est ma maison, mon entreprise, ma vie, j'y passais 12 heures par jour, et en 2 minutes, comme ça, dehors, je pars sans retour ? Je ne suis pas une oie blanche, Monsieur l'inspecteur, moi aussi j'ai licencié des gens, mais je leur parlais, je respectais les humains, du moins je le croyais, qu'est-ce que vous me conseillez, Monsieur l'inspecteur ? » De comprendre, enfin, le système dont vous étiez un des rouages.


GERARD FILOCHE INSPECTEUR DU TRAVAIL

Pas de permanence lundi 30 septembre 2024 !

 Attention, en l'absence de camarade pour tenir notre permanence du lundi, l'Union locale CGT de Coulommiers et ses environs sera fe...