Info AFP -
Selon les syndicats étudiants, le coût de la vie étudiante va augmenter de plus de 4 % à la rentrée 2011. Le gouvernement rappelle, pour sa part, que cette hausse est "l'une des plus faibles des cinq dernières années".
Le coût de la rentrée 2011 des étudiants va augmenter de plus de 4%, ont calculé leurs organisations en demandant que le pouvoir d'achat ne soit pas sacrifié au désendettement du pays, mais le gouvernement assure que la hausse est inférieure aux années précédentes.
Alors que l'inflation est de 2,1%, le "coût de la vie étudiante" augmente de 4,1% par rapport à l'an dernier, selon l'Unef, premier syndicat étudiant, et le "coût de la rentrée" de 4,2% selon la Fage, deuxième organisation, soit davantage qu'en 2009 et 2010.
La rentrée coûtera ainsi 2.657,3 euros à un étudiant francilien et 2.265,8 euros en province, précise la Fage.
Pour les deux organisations, la hausse est surtout due au logement et aux niveaux des dépenses obligatoires annoncés cet été par le gouvernement (frais d'inscription, repas universitaire, sécurité sociale).
L'Unef insiste sur le fait que les petits logements des grandes villes sont ceux dont les loyers augmentent le plus. "Les chiffres de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) nous donnent une moyenne de 646,6 euros pour un loyer étudiant en Ile-de-France, soit une augmentation de 7,7% !", détaille la Fage.
Quant aux hausses validées cet été par le gouvernement, elles représentent une augmentation de 4,4% du coût de la vie, selon l'Unef.
Du coup, l'organisation demande que le gouvernement ne sacrifie pas le pouvoir d'achat des étudiants sur l'autel du désendettement et du maintien de la note "AAA" de la dette de la France, alors que des annonces budgétaires sont attendues mercredi.
Ces décisions "seront regardées avec une extrême vigilance et une extrême fermeté par l'Unef. Ce n'est pas aux étudiants de payer le triple A de la France", a déclaré lors d'une conférence de presse son président, Emmanuel Zemmour (photo), réclamant que le dixième mois de bourse soit bien financé.
Mais l'exécutif s'est défendu: "la hausse du coût de cette rentrée est sans doute l'une des plus faibles des cinq dernières années", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez.
Il en veut pour preuves une hausse générale des loyers au niveau national "de 1,2% cette année contre 1,5% l'an dernier" et une hausse du ticket de repas universitaire de 1,7%, après 3,4% en 2010.
M. Wauquiez ajoute que les hausses du ticket "RU" ou des frais d'inscription en licence (1,7%) sont "inférieures à l'inflation" (1,9%).
"Je ne prends pas à la légère la question du coût de la vie étudiante, mais il faut que tout le monde prenne la mesure des efforts faits", a-t-il ajouté. "La France est le pays d'Europe dans lequel faire ses études est le moins cher" et le gouvernement a choisi "de ne pas augmenter, avec la crise, les frais étudiants, contrairement à la Grande-Bretagne, l'Espagne ou encore l'Italie", a insisté le ministre.
"Les organisations étudiantes sont parfaitement légitimes et dans leur rôle à sortir des chiffrages, mais ce ne sont pas des évaluations statistiques et scientifiques", a-t-il encore fait valoir, en promettant des évaluations officielles d'ici "une dizaine de jours".
Pour autant, l'Unef juge le bilan du quinquennat "mauvais" en terme de pouvoir d'achat étudiant: en moyenne depuis 2006, les dépenses obligatoires des étudiants ont augmenté de 33,2%, mais les aides sociales de 13%.
Dans l'enseignement supérieur, la part des étudiants issus des foyers modestes a baissé dans le même temps de 9,1%, "un recul historique" selon Emmanuel Zemmour, car "les barrières financières à l'accès sont de plus en plus grandes".
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