Jean-François Copé et les parlementaires UMP partent en guerre contre le syndicalisme
Dans combien de discours, dans combien de déclarations, le Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale s’est gargarisé du culte du « dialogue social » ? L’examen du complément législatif de la loi fondant la représentativité des organisations syndicales sur le vote des salariés pouvait lui donner l’occasion de passer du discours aux actes. C’est visiblement trop demander à cet élu de la Nation, qui préfère se faire le porte-voix fidèle des organisations patronales pour mieux se marquer à droite.
La mise en place de commissions paritaires régionales pour les salariés des très petites entreprises, qui ne disposent aujourd’hui d’aucune représentation collective, pourrait selon lui « donner le sentiment qu’est introduite, de manière indirecte, une présence syndicale dans les TPE ». Il annonce donc que son groupe va amender le projet de loi déposé au parlement pour supprimer la référence à de telles commissions.
Pourtant le gouvernement s’était déjà interdit d’en envisager la mise en place généralisée, reniant ainsi l’engagement pris dans la loi du 20 août 2008. Le groupe UMP du Sénat avait de plus supprimé la possibilité de les décentraliser à un niveau territorial plus proche des salariés que la région et interdit aux élus de contacter les salariés dans les entreprises. L’amendement Copé reviendrait maintenant à supprimer la protection légale des élus contre le licenciement dans l’éventualité où une commission paritaire serait installée par la voix de la négociation, comme cela peut être le cas dans l’artisanat.
En se partageant les rôles, le gouvernement, Jean-François Copé et l’UMP font le choix de combattre le syndicalisme. Ils relaient la campagne éhontée menée par le MEDEF et la CGPME, déclarant ouvertement la présence syndicale comme un danger à conjurer. Ainsi l’UMP et le patronat mêlent leurs voix et leurs actions pour nier l’exercice d’une liberté constitutionnelle fondamentale : « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix. »
La CGT interpellera les parlementaires pour qu’ils renoncent aux interdits qu’ils entendent opposer au syndicalisme. Elle poursuivra, dans une démarche unitaire la plus large, l’action pour la reconnaissance des droits sociaux et démocratiques des salariés des très petites entreprises.
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11 juin 2010
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