L'année
2015 commence en fanfare pour le MEDEF
car toutes les mesures prises par le gouvernement destinées à «
baisser le coût du travail » et contenues dans le Pacte de
Responsabilité entrent en vigueur : réduction des cotisations
patronales aux Allocations familiales de 5,25
à 3,45 % pour tous les salaires inférieurs à 1,6
SMIC. Maintien des abattements de cotisations sociales
patronales découlant de l'application de la loi
Fillon, mais à présent mêmes avantages pour les
entreprises de plus de 20 salariés que pour celles de moins de
20.
Jusqu'ici,
la réduction Fillon s'imputait sur les cotisations patronales
suivantes : maladie, maternité, invalidité, décès, vieillesse,
d'allocations familiales. Désormais, il conviendra d'ajouter à
cette liste : la contribution solidarité autonomie et la cotisation
Fnal (Fonds
national d'aide
au logement).
Avec
cette extension, le dispositif « « zéro
charge patronale » au niveau du Smic deviendra une
réalité. Du moins pour les cotisations patronales relevant de la
Sécurité sociale. Seules resteront à la charge des employeurs les
cotisations pour les retraites complémentaires, l'assurance chômage,
etc.
A
cela s'ajoute le dispositif du CICE
qui permet au patronat de récupérer auprès de l’État 6
% de la masse des salaires inférieurs à 2,6
SMIC, la suppression de la taxe de 75
% sur les très hauts salaires, etc.
JAMAIS
SATISFAIT
Gattaz,
le président du MEDEF,
demande en plus de ces cadeaux de l’État encore plus de souplesse
dans les contrats de travail avec la mise en place du Contrat Unique
de Travail, la remise en cause des seuils sociaux pour réduire
encore plus la représentation syndicale des travailleurs dans les
entreprises, la liberté de faire travailler les salariés le
dimanche et bien sûr s'oppose à la volonté du gouvernement
d'instaurer un compte pénibilité, bien que peu contraignant, pour
les salariés exerçant des métiers pénibles au prétexte que ce
serait trop complexe à mettre en place !
NON
A LA LOI MACRON, LOI FAITE POUR LES PATRONS !
Les
dirigeants du MEDEF ont été
entendus par le ministre de l’Économie, Macron, qui a présenté
le 10 décembre dernier un projet de loi allant dans le sens de leurs
exigences : travail du dimanche possible 12 fois dans l'année,
travail le soir jusqu'à minuit dans le commerce, assouplissement
envisagé des règles de licenciement collectif.
Toutes
ces mesures étant destinées à rendre « plus compétitives » les
entreprises françaises et donc à enrichir encore un peu plus les
patrons et les actionnaires. Elles se traduiront à coup sûr par une
exploitation plus féroce des travailleurs : des heures de travail
plus tardives, des horaires, des temps de repos décalés,
l'obligation de s'adapter aux besoins de l'entreprise en
faisant une croix sur sa vie personnelle et sa santé.
Ce
projet de loi, s’il était voté à l'Assemblée nationale (il doit
y être discuté à partir du 26 janvier) se traduirait par une grave
dégradation des conditions de travail des salariés dans les
entreprises. La CGT
s'y oppose farouchement et demande son retrait.
DE
NOUVELLES ATTAQUES CONTRE LE NIVEAU DE VIE DES TRAVAILLEURS
Pour
les travailleurs, par contre, pas de cadeaux. Le Gouvernement leur a
annoncé une pluie d'augmentations de prix. Plus 10
centimes sur le prix du timbre postal qui passe à 0,76
€, augmentation de 1,6 % des
tarifs EDF, dont 18 % d'augmentation
pour la Contribution Service Public de l’Électricité (qui sert à
indemniser les producteurs privés d'énergies éoliennes,
photovoltaïques et autres),et au niveau national augmentation des
tarifs SNCF de 2,6 %, du Pass Navigo
(transports région parisienne) de 4,3 %,
de la presse de 5 à 11 %, du gaz de 1,5
%, des assurances habitation de 2 à 5
%.
Toutes
ces augmentations sont à comparer avec l'augmentation dérisoire du
SMIC de 0,8 % au 1er
janvier soit en net 8 €
d'augmentation mensuelle.
Ces
reculades du gouvernement devant les exigences patronales n'apportent
aucune amélioration pour les travailleurs dont les conditions de
travail se dégradent (plus grande précarité des emplois,
harcèlement sur le lieu de travail) et dont le pouvoir d'achat ne
cesse de diminuer. Elles ne profitent qu'au grand patronat qui ne
cesse de s'enrichir.
Si
la CGT a un souhait à émettre
pour 2015, c'est que la classe ouvrière
retrouve le chemin de la lutte pour imposer au patronat et au
gouvernement qu'ils satisfassent ses revendications fondamentales :
un travail pour tous, un salaire qui permette de vivre.
Les
moyens financiers existent : il faut aller les chercher dans les
poches des capitalistes et de l’État