19 janvier 2023

La double-peine des femmes ingénieures, moins nombreuses et moins bien payées


Selon le dernier baromètre de l'Observatoire des femmes ingénieures, la situation des femmes dans l'ingénierie ne s'est guère améliorée en dix ans. L'écart de salaire avec les hommes y est même plus important que celui qui existe dans la population générale


De l'agroalimentaire à la robotique en passant par la chimie ou le BTP, les métiers de l'ingénierie ne cessent de s'enrichir. Et pourtant, lorsqu'il s'agit de diversité, les compteurs sont restés bloqués en 2012.

Depuis dix ans, la proportion de femmes ingénieures n'a pas bougé. Elles sont plus de 240.000 à exercer cette profession (soit 24 %), pour 757.000 hommes, selon le dernier baromètre de l'Observatoire des femmes ingénieures. Leur part est la plus élevée dans la tranche d'âge allant de 30 à 39 ans : 34,3 %, contre 29 % pour les moins de 30 ans. Les perspectives d'évolution ne sont pas franchement plus reluisantes. A l'heure actuelle, seulement 30 % des étudiants dans les écoles d'ingénieurs sont des jeunes femmes. Une répartition qui plafonne également depuis une petite dizaine d'années.

Les CDD sont deux fois plus nombreux

A l'image du reste de la société, les ingénieures sont moins bien payées que leurs collègues masculins. Le baromètre ainsi une différence très importante en la matière : le salaire brut médian annuel des hommes est de 58.900 euros, quand il est 50.100 euros chez les femmes, soit 18 % de moins (même si cet écart s'est réduit de trois points ces deux dernières années). C'est un manque à gagner plus important que celui qui existe dans la population générale. En effet, selon Eurostat, les Françaises gagnent en moyenne 15,8 % de moins que leurs homologues masculins.

En début de carrière, les salaires sont peu ou prou les mêmes. Comme dans tous les métiers, l'écart se creuse plus tard. Les femmes exercent moins de fonctions à responsabilités, et prennent des congés maternité. Elles travaillent aussi dans des secteurs moins rémunérateurs, comme l'agriculture, la sylviculture, l'eau et la dépollution. Les hommes, eux, sont prépondérants dans l'industrie, les activités tertiaires (hors sociétés de services), et les sociétés de services et édition de logiciel. Autre épine dans le pied : les CDD sont deux fois plus nombreux chez les femmes.

Au niveau moral, elles sont de moins en moins confiantes envers leur entreprise au fil de leur carrière professionnel : la part de femmes (très) inquiètes passe de 11 % à 19 % entre les moins de 30 ans et les 50-64 ans, montre l'étude. Il en est de même pour le désenchantement des femmes envers leur entreprise, bien que la majorité reste enthousiaste ou neutre, toutes générations confondues.

Pas de permanence lundi 30 septembre 2024 !

 Attention, en l'absence de camarade pour tenir notre permanence du lundi, l'Union locale CGT de Coulommiers et ses environs sera fe...