Explosion
sociale ? Voilà qui devrait redonner l'espoir à des millions de
travailleurs!
Le
gouvernement s'inquiète des risques d'explosion sociale
Les
services de renseignement de la police ont reçu récemment comme
instruction d'anticiper une éventuelle radicalisation de mouvements
sociaux. Des policiers sont postés autour des usines.
Face
à la multiplication et au durcissement des mouvements sociaux en
France, le gouvernement socialiste français s'inquiète désormais
ouvertement des risques d'explosion sociale dans le pays.
Les
bombes sociales se multiplient en France, ce qui ne manque pas
d'inquiéter le gouvernement. Grèves, débrayages, blocages
d'usines: face au durcissement des mouvements sociaux en France, le
gouvernement socialiste craint désormais ouvertement des risques
d'explosion sociale. "La colère sociale, avec les conséquences
de la crise économique et financière, la précarité, le chômage,
les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des
années", a reconnu ce mardi 5 février le ministre de
l'Intérieur Manuel Valls. "Aujourd'hui on assiste moins à des
mouvements sociaux, qu'à des implosions ou explosions sociales",
a-t-il mis en garde sur les médias BFTV et RMC.
Depuis
plusieurs mois, le contexte social s'est fortement détérioré en
France, avec l'annonce de milliers de suppressions de postes dans
différents secteurs: sidérurgie (ArcelorMittal), automobile (PSA,
Renault, Goodyear) mais aussi pétrole (Petroplus), chimie (Sanofi),
transports (Air France), agro-alimentaire (Doux), etc. Les débrayages
et opérations "usine morte" sont devenus quotidiens chez
Renault (11.200 suppressions de postes envisagées), où la
production a été à plusieurs reprises paralysée, tandis que chez
PSA (8.500 suppressions annoncées), l'usine d'Aulnay, en région
parisienne, s'enlise dans la grève dans une ambiance délétère.
Fin janvier, dans cette usine dont la fermeture est prévue en 2014,
quatre grévistes ont été mis à pied "en vue de licenciement"
pour leur implication présumée dans l'agression d'un huissier venu
constater des "dégradations" sur le site.
Présence
policière autour des usines
Dans
ce contexte tendu, les services de renseignement de la police ont
reçu récemment comme instruction de suivre "au plus près"
les entreprises en difficulté afin d'anticiper une éventuelle
"radicalisation" de mouvements sociaux. Une note de
service, datée du 30 janvier et transmise aux directeurs
départementaux de la sécurité publique, souligne "les risques
d'incidents" ou d'éventuelles "menaces sur l'outil de
production en cas de radicalisation d'un conflit". Ces
explosions sociales, "il faut essayer de les comprendre, mais on
ne peut pas les admettre", a justifié mardi le ministre
socialiste de l'Intérieur. "On peut essayer de comprendre les
raisons qui poussent des hommes et des femmes au désespoir",
mais "on ne peut pas casser l'outil de travail", a-t-il
dit.
A
l'usine Renault à Flins, en région parisienne, "il y a de plus
en plus de présence policière autour de l'usine avec plusieurs
voitures banalisées", témoignait mardi Ali Kaya, délégué
syndical. "La police a contacté des délégués syndicaux",
a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la CGT, premier syndicat
de France, Bernard Thibault s'est inquiété mardi d'éventuelles
présences des forces de police sur les sites connaissant des
conflits sociaux, appelant à les "éviter" car celles-ci
seraient "vécues comme des provocations". "Certains
commentateurs extérieurs s'émeuvent de la tournure que peuvent
prendre certains conflits sociaux", a-t-il déclaré, mais "il
faut se rendre à l'évidence: on ne va pas continuer à avoir
plusieurs millions de nos concitoyens exclus du travail et que tout
ça se fasse dans la plus grande discrétion et le plus grand
silence".