Droit au Logement fait part de ses très vives inquiétudes, face à la succession de déclarations visant les habitants des quartiers populaires HLM, les prioritaires DALO, les allocataires de l’APL et le financement du logement social ;
1
- Le chef du Gouvernement a classé dans la catégorie « apartheid
social » les quartiers populaires HLM où les habitants sont
appauvris par le chômage et les inégalités. Pourtant, ces deux
fléaux se sont aggravés depuis sa prise de fonction, et ils sont la
principale cause de la paupérisation de ces quartiers. Les propos du
premier Ministre sont donc injustes pour les habitants, mal
ressentis, et alimentent les tensions. La mise en place de «
politiques de peuplement » dans l’attribution de HLM risquent
surtout de renforcer la discrimination sociale dont les victimes
sont les mal logés et les sans logis.
2
- Certains maires de banlieue, rencontrant le Président de la
République, s’en sont pris aux prioritaires DALOs, jugés
coupables de renforcer la paupérisation des quartiers populaires
HLM. Début 2014, 54 394 ménages prioritaires DALO étaient en
attente d’un relogement par l’État et le 1% logement, (dont 41
375 en Ile de France). On s’étonne que le chef du Gouvernement
n’ait pas donné les instructions d’appliquer les lois protégeant
les plus fragiles, telles que la loi DALO ou le droit à
l’hébergement.
Le
DAL restera mobilisé contre toute régression et pour faire
progresser ce droit des mal logés que François Hollande s’était
engagé à mettre en œuvre.
3
- Le rapport de l’administration rendu public ce matin, sur les
politiques du logement propose de tailler encore dans les aides à la
pierre permettant d’édifier notamment des logements sociaux à
faible loyer (PLAI), nécessaires pour les prioritaires DALO en
souffrance.
Ce
rapport préconise aussi de réduire les APL, alors que les
locataires dans le privé et de plus en HLM sont étranglés par le
renchérissement des loyers et des charges. Le rapport et de
réexaminer les critères d’attribution pour les étudiants,
renforcer les contrôles
DAL
dénonce la théorie de l’effet inflationniste des aides au
logement : la hausse des loyers est la conséquence de la
dérégulation des loyers et des lois protégeant les locataires.
Elle a été nourrie par des politiques d’urbanisme qui ont fait
flamber les prix, et par la recherche de profits spéculatifs.
Les
économies sont à faire dans les scandaleuses niches fiscales dont
profitent les riches. Elles atteignent un nouveau record de près de
3 milliards d’euros selon le budget logement 2015.
Des recettes considérables pourraient aussi être
tirées de la taxation des profits immobiliers.
DAL
demande notamment :
·
L’application et le respect de la loi DALO, du Droit à
l’hébergement et de la loi de réquisition
·
La réalisation de 200 000 vrais logements sociaux par an,
particulièrement en zone tendue, et dans les communes loi SRU (en
déficit de logements sociaux).
·
L’encadrement à la baisse des loyers et des charges, trop
lourdes pour les classes populaires afin d’améliorer la
solvabilité des allocations logement et alléger la quittance.
·
La taxation des profits immobiliers pour financer les APL et la
construction HLM
Droit Au Logement appel à être très vigilant pendant
les débats sur la loi Macron, et à se mobiliser contre les
nombreuses régressions sociales qu’elle contient déjà.
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