. Le montant total des fraudes sociales est en fait estimé entre 10 et 18,8 milliards d'euros par an... Un chiffre tout de même gigantesque gigantesque, quasiment égal au déficit de la Sécurité sociale prévu pour 2011 (19 milliards ).
. L'importance du chiffrage relativise l'énorme mobilisation des services revendiquée par M. Bertrand : en 2010, seules 2 à 4% des fraudes ont donc été détectées.
. Les employeurs trichent davantage que les allocataires. Dans le rapport parlementaire de la MECSS, la fraude aux prélèvements (cotisations patronales et salariales non versées en raison du travail au noir) est évaluée entre 8 et 15,8 milliards, soit plus de 80% de la fraude sociale. Entre 6 et 12 milliards de ce montant vient du travail dissimulé, et 2 milliards pour les redressements sur des erreurs ou des omissions de calculs de cotisations.
Le député UMP Dominique Tian, rapporteur du texte, rappelle que « entre 10% et 12% d'entreprises sont en infraction et entre 5% et 7% de salariés ne sont pas déclarés.» Ces estimations confirment les résultats des contrôles des Ursaff. Sur les 458 millions de fraudes repérées en 2010, 186 millions d'euros portaient sur des arnaques aux cotisations sociales, soit 40% du total. La triche à l'assurance maladie pesait pour un tiers (156 millions), suivi des arnaques aux allocations familiales pour 20% (90 millions), et aux retraites (2%). Le statut d'auto-entrepreneur a facilité la triche, certains salariés devenant auto-entrepreneurs et fournisseurs de leur ancien employeur.
Les triches d'allocataires ne pèsent « que » pour 2 à 3 milliards d'euros. Le rapporteur Dominique Tian dénonce quand même des réseaux organisés. Pourtant, il chiffre à 1 % le nombre d'allocataires fraudeurs. Comme le rappelle Samuel Laurent, dans le Monde, « la Cour des comptes évoque plutôt le chiffre de 0,77 % pour 2008.»
N'en déplaise à Xavier Bertrand, les moyens de lutte contre la fraude sont insuffisants.
ATTENTION ! changement du jour pour les permanences d'accueil : le LUNDI de 14h à 17 h. 10 bis rue de l'aître Espace La Fayette 77120 COULOMMIERS (interphone CGT) Email : ulcgtcoulommiers77@orange.fr Téléphone : 01 64 03 54 85 ou 06 73 34 65 02
27 juillet 2011
Sauvons la médecine du travail NON à l’abrogation de la Loi CROIZAT
La loi contre la médecine du travail promulguée. La lutte continue par delà 2012.
L’Assemblée Nationale adjugera-t-elle la médecine du travail au Medef ?
Le Medef et ses alliés ont eu du mal. Il leur aura fallu trois ans pour faire passer leur contre-réforme de médecine du travail
En 2009, Medef et gouvernement ont finalement échoué à obtenir l’accord d’un syndicat représentatif pour valider leur protocole d’accord dans le cadre du « dialogue » social.
En 2010, ils ont tenté d’introduire exactement les mêmes mesures dans la loi Woerth contre les retraites. C’était charger la barque et le Conseil constitutionnel a annulé ce « cavalier législatif ».
Partie remise en 2011. La droite parlementaire reprend les mêmes dispositions dans une proposition de loi, votée définitivement le 4 juillet par l’Assemblée nationale et publiée le 24 juillet dans le JO.
Elle ne cherche pas à répondre au problème criant : la chute du nombre de médecins du travail dont le renouvellement n’est pas assuré. Au contraire, elle l’utilise pour continuer à évincer les médecins du travail de leurs prérogatives définies en 1946.
Ce seront désormais les présidents des services interentreprises de santé au travail (SIST) qui définiront la politique de santé au travail dans l’entreprise. Les médecins du travail seront leurs exécutants, parmi d’autres prestataires des SIST.
Or les présidents des SIST sont désignés par les employeurs.
Ainsi ce ne seront plus les médecins du travail, salariés qualifiés et légalement protégés, qui auront la mission de « prévenir l’altération de la santé des salariés du fait de leur travail » mais des représentants des patrons eux-mêmes.
Les médecins de SLMT alertent dans leur dernier communiqué : « la loi laisse tout loisir de transformer les moyens et les personnels des SIST en outils de gestion de la main d’œuvre ».
Parmi de nombreuses autres dispositions négatives, la loi ouvre la voie à une définition des priorités des SIST « en fonction des réalités locales ». Les reculs pourront aller plus vite là où la pénurie de praticiens est encore plus grande.
La lutte des organisations de médecins du travail a presque fait échouer le Medef et le gouvernement. Leur action a été remarquable. Leur expression a permis une prise de conscience beaucoup plus large, parmi les syndicalistes notamment, des dangers, alors que les sujets sont peu lisibles.
Elle a amené les directions syndicales et la gauche presque dans leur ensemble à prendre position dans des meetings et au Parlement.
Et maintenant ? Comme toutes les autres questions, l’avenir de la médecine du travail rentre dans le débat pré-électoral de 2012.
Mais la lutte reste décisive, avant comme après les élections, même si la gauche doit l’emporter. Notamment dans l’immédiat contre tous les décrets d’application scélérats que le gouvernement tient en réserve.
Il est et sera toujours nécessaire de bien clarifier l’alternative.
A la surprise des militants et des observateurs, les groupes de gauche se sont abstenus lors du vote en première lecture au Sénat le 27 janvier 2011, incités par certaines organisations syndicales. Un amendement avait été ajouté posant que la présidence des SIST serait tournante entre représentants du patronat et des salariés. Finalement, l’amendement a été retiré à la seconde lecture et les parlementaires de gauche ont voté contre.
Ne laissons pas déplacer l’enjeu ! On voit quelle fausse bonne « réforme » correctrice une gauche pourrait prendre sans aller sur le fond. La question n’est pas la « gouvernance » des SIST, avec ou sans fiction de participation, de collaboration des représentants des salariés.
La question est de sauver la médecine du travail dans toutes ses prérogatives, de la développer, de permettre la pleine action de médecins du travail plus nombreux au cœur des entreprises pour prévenir les accidents du travail, les maladies professionnelles causés par l’exploitation et la recherche du profit.
26 juillet 2011
26 juillet 2011
Retraité(e)s : Action unitaire le jeudi 6 octobre 2011 UCR-CGT
ACTUALITES UCR CGT
Les retraités présents sur tous les fronts
Action unitaire le 6 octobre prochain
Le 30 juin 2011 : une réunion unitaire sous le signe de l'action
Les organisations de retraités réunies le 30 juin, partagent la même analyse sur la dégradation des conditions de vie des retraités et la faiblesse des annonces sur le financement de la perte d'autonomie ; elles partagent également l'idée que les effets du pacte de solidarité (Euro +) vont encore aggraver cette situation.
Elles ont donc décidé d'appeler les retraités à l'action, le jeudi 6 octobre 2011.
La nécessité de se faire entendre dans cette situation est plus importante que jamais. L'ampleur des menaces sur le pouvoir d'achat des retraités et l'absence de réponse sur le financement de l'aide à l'autonomie a conduit les organisations à proposer une manifestation nationale, à Paris pour tous ceux qui le décideront, en particulier les régions proches ; les autres étant libres d'organiser ensemble des rassemblements ou manifestations locales, départementales ou régionales. sera diffusé à l'ensemble des organisations.
Toutefois FO, bien qu'en accord avec la discussion de l'inter UCR, a réservé sa réponse pour l'action du 6 octobre afin consulter ses organisations. La CFTC, absente mais excusée, a donné son accord pour s'inscrire dans le communiqué et dans l'action.
FSU retraités et Solidaires seront informés de notre décision d'action, conformément à l'engagement pris lors de la réunion de février 2010 avec l'inter UCR.
25 juillet 2011
La France aussi est dans l’austérité
Info CGT
Dans une interview publiée par Le Monde du 23 juillet, le secrétaire général de la CGT appelle à la mobilisation et juge que le pouvoir piétine la démocratie sociale.
Propos recueillis par Claire Guélaud, journaliste
Bernard Thibault regrette que l’Europe n’ait " plus d’objectifs de développement social " et invite les politiques à " reprendre le pouvoir aux institutions financières ", car " l’Europe est malade ", et pas seulement sur le plan économique. Le secrétaire général de la CGT confirme l’appel à la mobilisation à la rentrée mais n’attend pas grand-chose de l’intersyndicale du 18 août. Il est possible, dit-il, que le syndicalisme traverse une " séquence de divisions " .
Que révèle la crise grecque ?
Nous vivons dans un monde dominé par des logiques économiques et financières sur lesquelles de moins en moins de personnes ont de prise. La Grèce est sous les feux de l’actualité mais la Confédération européenne des syndicats l’a constaté à la mi-mai : c’est toute l’Europe qui est malade sur le plan économique, social et politique.
Le sommet de jeudi répond-il aux difficultés européennes ?
Une fois de plus, on tente de nous convaincre qu’on a évité le pire... jusqu’à la prochaine secousse naturellement prévisible puisque rien ne change sur le fond. L’Union européenne n’a plus d’objectifs de développement social. Les agences de notation et les banques convoquent les chefs d’Etat en leur fixant leur feuille de route, et l’intérêt des marchés prime sur celui des peuples. Cela ne peut pas durer très longtemps.
Les responsables politiques doivent reprendre le pouvoir aux institutions financières. Ceux qui ne prennent pas la mesure de la situation feront le jeu des partis d’extrême droite. Lesquels rencontrent un certain succès en Europe en proposant des réponses qui n’en sont pas, en désignant des boucs émissaires - l’immigré de service -, ce qui protège le système à l’origine d’un malaise social grandissant. La France aussi est dans l’austérité ; elle l’a même prônée dans le pacte " euro plus ".
A quoi pensez-vous ?
Aux injonctions de la Commission européenne pour 2011-2014. Elles nous permettent de mieux comprendre pourquoi le ministre du travail, Xavier Bertrand, a annoncé précipitamment un nouvel allongement de la durée de cotisation pour les retraites, pourquoi il faut tailler dans les budgets publics et sociaux ou encore instaurer une deuxième journée de travail gratuit pour financer la dépendance. On passerait ainsi du " travailler plus pour gagner plus " au travailler plus mais gratuitement. Ce n’est pas non plus un hasard si le Medef relance sa revendication d’une suppression de la durée légale du travail.
La CGT a proposé une journée d’action à la rentrée sans consulter l’intersyndicale. Pourquoi ?
La situation est sérieuse et le mouvement syndical doit être au diapason du mécontentement social, comme le sont tous les syndicats en Europe. Nous avons décidé de le dire publiquement, à nos partenaires syndicaux et plus largement aux salariés. La question du pouvoir d’achat et des salaires va revenir en force à la rentrée. L’emploi ne s’est pas amélioré, l’austérité est programmée.
Notre message est simple : soit on prend l’initiative d’organiser des actions collectives pour modifier le cours des choses, soit on laisse faire. Si les salariés veulent de vraies alternatives, ils doivent le dire ensemble et le cadre syndical le permet. Ils auraient tort de rester seuls l’arme aux pieds en considérant que le bulletin de vote est l’unique moyen d’expression.
Peut-on échapper au redressement des comptes publics ?
Qui a multiplié les aides financières aux entreprises qui coûtent plusieurs dizaines de milliards d’euros sans contreparties, les avantages fiscaux aux plus fortunés tout en justifiant le blocage du smic et contribuant à la baisse des pensions ? C’est le gouvernement !
Le redressement ne passera pas par le recul des droits sociaux mais par une réappropriation publique des moyens de financement et leur orientation sur les investissements productifs, le développement des qualifications et leur juste rémunération. Nous voulons un autre partage des richesses.
Que va donner l’intersyndicale ?
Nous avons bien noté que notre proposition de préparer dès maintenant une mobilisation interprofessionnelle unitaire n’avait pas reçu un accueil d’un enthousiasme débordant. On va continuer de discuter de la situation et faire le point le 18 août. Je crains qu’un désaccord n’apparaisse sur l’opportunité d’en appeler à la mobilisation. Chacun prendra ses responsabilités. Les relations syndicales sont faites de hauts et de bas. Il est possible que nous traversions une séquence de divisions. Pour nous, il n’est pas question d’accompagner les politiques actuelles sans réagir de manière plus offensive.
Mais, en 2010, il y a eu des mobilisations exceptionnelles, souvent unitaires, mais sans effet...
La loi sur les retraites est passée, c’est vrai. Mais si le président de la République perd l’élection présidentielle, il aura là un des motifs d’explication, quoi qu’il en pense. On ne peut pas piétiner la démocratie sociale à ce point.
La CGT a été un des syndicats les plus actifs contre le FN. Qu’a donné cette action ?
Il était normal et évident que nous réagissions fermement : pour la première fois, un parti intente une action en justice contre la CGT pour discrimination politique. Ce n’est pas banal ! J’attends avec impatience les suites, s’il y en a, de cette procédure. Il faut répondre à la démagogie du FN, qui se dit proche des ouvriers sans jamais soutenir une seule de leurs grèves.
L’extrême droite cherche à surfer sur le mécontentement social et sur la déception politique ; elle prétend jouer le jeu de la démocratie et, parvenue à ses fins, applique des politiques contraires aux valeurs historiques du syndicalisme. Aucun progrès social ne se construit sur la discrimination.
Votre action est-elle efficace ?
N’oublions pas, même si certains s’y efforcent, ce qui s’est passé en 2010. La France est un des pays européens où la mobilisation sociale a été la plus imposante avec des millions de manifestants. Cela a laissé des traces. De nombreux électeurs se détermineront en 2012 en fonction du bilan et des propositions sur le terrain économique et social.
Pourquoi croyez-vous que le gouvernement a dégainé sa prime indexée sur les dividendes ? Pour essayer de remonter le terrain perdu en matière sociale, avant une rentrée placée sous le signe de l’austérité avec les restrictions budgétaires, les 2 milliards d’économies sur la Sécurité sociale, l’autre journée de solidarité, etc.
Et je ne vois rien du côté du dialogue social avec le patronat qui puisse compenser un tant soit peu cette politique ! La négociation nationale interprofessionnelle nous semble de plus en plus artificielle : il n’y a qu’à voir le sort fait aux jeunes. L’accord du 7 juin ne comporte aucun engagement supplémentaire des entreprises.
Que pensez-vous de l’idée de M. Luca, qui avait suggéré d'interdire la grève lors des grands départs en vacances,
Il devrait interdire aussi les licenciements, les restructurations et les mauvaises lois pendant les congés!", a affirmé le secrétaire général de la CGT
La proposition de M. Luca, qui faisait suite au dépôt d'un préavis de grève des hôtesses d'Air France du 29 juillet au 1er août, avait suscité un tollé côté syndical et une vive réaction de Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, qui avait invoqué "un droit constitutionnel".
Qu’est-ce qui marquerait une rupture avec le sarkozysme ?
La manière d’exercer le pouvoir. J’ai tout de suite compris qu’il y aurait un problème récurrent avec le chef de l’Etat dès qu’il a expliqué que c’était un job, autrement dit qu’il avait les pleins pouvoirs. Une élection ne confère pas les pleins pouvoirs. Il faut gouverner autrement, notamment en instaurant d’autres rapports avec les représentants des salariés. Une majorité de gauche peut être plus sensible à cette nécessité. Même si je sais par expérience que les partis de gauche pensent intégrer le point de vue syndical, alors que cela n’a rien d’automatique.
Les élus politiques devraient aussi faire respecter le droit constitutionnel qui protège la liberté syndicale dans les entreprises. Les atteintes à ce droit restent un fléau récurrent.
La CGT va-t-elle donner des consignes de vote pour la présidentielle ?
Nous n’avons pas décidé ce que nous ferons. Mais il est peu probable que M. Sarkozy trouve la masse de ses voix parmi nos adhérents.
Irez-vous jusqu’au congrès de Toulouse au printemps 2013 ?
Le mandat de la direction confédérale continue jusqu’à cette date. Pour la suite, nous en discuterons en interne le moment venu.
Dans une interview publiée par Le Monde du 23 juillet, le secrétaire général de la CGT appelle à la mobilisation et juge que le pouvoir piétine la démocratie sociale.
Propos recueillis par Claire Guélaud, journaliste
Bernard Thibault regrette que l’Europe n’ait " plus d’objectifs de développement social " et invite les politiques à " reprendre le pouvoir aux institutions financières ", car " l’Europe est malade ", et pas seulement sur le plan économique. Le secrétaire général de la CGT confirme l’appel à la mobilisation à la rentrée mais n’attend pas grand-chose de l’intersyndicale du 18 août. Il est possible, dit-il, que le syndicalisme traverse une " séquence de divisions " .
Que révèle la crise grecque ?
Nous vivons dans un monde dominé par des logiques économiques et financières sur lesquelles de moins en moins de personnes ont de prise. La Grèce est sous les feux de l’actualité mais la Confédération européenne des syndicats l’a constaté à la mi-mai : c’est toute l’Europe qui est malade sur le plan économique, social et politique.
Le sommet de jeudi répond-il aux difficultés européennes ?
Une fois de plus, on tente de nous convaincre qu’on a évité le pire... jusqu’à la prochaine secousse naturellement prévisible puisque rien ne change sur le fond. L’Union européenne n’a plus d’objectifs de développement social. Les agences de notation et les banques convoquent les chefs d’Etat en leur fixant leur feuille de route, et l’intérêt des marchés prime sur celui des peuples. Cela ne peut pas durer très longtemps.
Les responsables politiques doivent reprendre le pouvoir aux institutions financières. Ceux qui ne prennent pas la mesure de la situation feront le jeu des partis d’extrême droite. Lesquels rencontrent un certain succès en Europe en proposant des réponses qui n’en sont pas, en désignant des boucs émissaires - l’immigré de service -, ce qui protège le système à l’origine d’un malaise social grandissant. La France aussi est dans l’austérité ; elle l’a même prônée dans le pacte " euro plus ".
A quoi pensez-vous ?
Aux injonctions de la Commission européenne pour 2011-2014. Elles nous permettent de mieux comprendre pourquoi le ministre du travail, Xavier Bertrand, a annoncé précipitamment un nouvel allongement de la durée de cotisation pour les retraites, pourquoi il faut tailler dans les budgets publics et sociaux ou encore instaurer une deuxième journée de travail gratuit pour financer la dépendance. On passerait ainsi du " travailler plus pour gagner plus " au travailler plus mais gratuitement. Ce n’est pas non plus un hasard si le Medef relance sa revendication d’une suppression de la durée légale du travail.
La CGT a proposé une journée d’action à la rentrée sans consulter l’intersyndicale. Pourquoi ?
La situation est sérieuse et le mouvement syndical doit être au diapason du mécontentement social, comme le sont tous les syndicats en Europe. Nous avons décidé de le dire publiquement, à nos partenaires syndicaux et plus largement aux salariés. La question du pouvoir d’achat et des salaires va revenir en force à la rentrée. L’emploi ne s’est pas amélioré, l’austérité est programmée.
Notre message est simple : soit on prend l’initiative d’organiser des actions collectives pour modifier le cours des choses, soit on laisse faire. Si les salariés veulent de vraies alternatives, ils doivent le dire ensemble et le cadre syndical le permet. Ils auraient tort de rester seuls l’arme aux pieds en considérant que le bulletin de vote est l’unique moyen d’expression.
Peut-on échapper au redressement des comptes publics ?
Qui a multiplié les aides financières aux entreprises qui coûtent plusieurs dizaines de milliards d’euros sans contreparties, les avantages fiscaux aux plus fortunés tout en justifiant le blocage du smic et contribuant à la baisse des pensions ? C’est le gouvernement !
Le redressement ne passera pas par le recul des droits sociaux mais par une réappropriation publique des moyens de financement et leur orientation sur les investissements productifs, le développement des qualifications et leur juste rémunération. Nous voulons un autre partage des richesses.
Que va donner l’intersyndicale ?
Nous avons bien noté que notre proposition de préparer dès maintenant une mobilisation interprofessionnelle unitaire n’avait pas reçu un accueil d’un enthousiasme débordant. On va continuer de discuter de la situation et faire le point le 18 août. Je crains qu’un désaccord n’apparaisse sur l’opportunité d’en appeler à la mobilisation. Chacun prendra ses responsabilités. Les relations syndicales sont faites de hauts et de bas. Il est possible que nous traversions une séquence de divisions. Pour nous, il n’est pas question d’accompagner les politiques actuelles sans réagir de manière plus offensive.
Mais, en 2010, il y a eu des mobilisations exceptionnelles, souvent unitaires, mais sans effet...
La loi sur les retraites est passée, c’est vrai. Mais si le président de la République perd l’élection présidentielle, il aura là un des motifs d’explication, quoi qu’il en pense. On ne peut pas piétiner la démocratie sociale à ce point.
La CGT a été un des syndicats les plus actifs contre le FN. Qu’a donné cette action ?
Il était normal et évident que nous réagissions fermement : pour la première fois, un parti intente une action en justice contre la CGT pour discrimination politique. Ce n’est pas banal ! J’attends avec impatience les suites, s’il y en a, de cette procédure. Il faut répondre à la démagogie du FN, qui se dit proche des ouvriers sans jamais soutenir une seule de leurs grèves.
L’extrême droite cherche à surfer sur le mécontentement social et sur la déception politique ; elle prétend jouer le jeu de la démocratie et, parvenue à ses fins, applique des politiques contraires aux valeurs historiques du syndicalisme. Aucun progrès social ne se construit sur la discrimination.
Votre action est-elle efficace ?
N’oublions pas, même si certains s’y efforcent, ce qui s’est passé en 2010. La France est un des pays européens où la mobilisation sociale a été la plus imposante avec des millions de manifestants. Cela a laissé des traces. De nombreux électeurs se détermineront en 2012 en fonction du bilan et des propositions sur le terrain économique et social.
Pourquoi croyez-vous que le gouvernement a dégainé sa prime indexée sur les dividendes ? Pour essayer de remonter le terrain perdu en matière sociale, avant une rentrée placée sous le signe de l’austérité avec les restrictions budgétaires, les 2 milliards d’économies sur la Sécurité sociale, l’autre journée de solidarité, etc.
Et je ne vois rien du côté du dialogue social avec le patronat qui puisse compenser un tant soit peu cette politique ! La négociation nationale interprofessionnelle nous semble de plus en plus artificielle : il n’y a qu’à voir le sort fait aux jeunes. L’accord du 7 juin ne comporte aucun engagement supplémentaire des entreprises.
Que pensez-vous de l’idée de M. Luca, qui avait suggéré d'interdire la grève lors des grands départs en vacances,
Il devrait interdire aussi les licenciements, les restructurations et les mauvaises lois pendant les congés!", a affirmé le secrétaire général de la CGT
La proposition de M. Luca, qui faisait suite au dépôt d'un préavis de grève des hôtesses d'Air France du 29 juillet au 1er août, avait suscité un tollé côté syndical et une vive réaction de Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, qui avait invoqué "un droit constitutionnel".
Qu’est-ce qui marquerait une rupture avec le sarkozysme ?
La manière d’exercer le pouvoir. J’ai tout de suite compris qu’il y aurait un problème récurrent avec le chef de l’Etat dès qu’il a expliqué que c’était un job, autrement dit qu’il avait les pleins pouvoirs. Une élection ne confère pas les pleins pouvoirs. Il faut gouverner autrement, notamment en instaurant d’autres rapports avec les représentants des salariés. Une majorité de gauche peut être plus sensible à cette nécessité. Même si je sais par expérience que les partis de gauche pensent intégrer le point de vue syndical, alors que cela n’a rien d’automatique.
Les élus politiques devraient aussi faire respecter le droit constitutionnel qui protège la liberté syndicale dans les entreprises. Les atteintes à ce droit restent un fléau récurrent.
La CGT va-t-elle donner des consignes de vote pour la présidentielle ?
Nous n’avons pas décidé ce que nous ferons. Mais il est peu probable que M. Sarkozy trouve la masse de ses voix parmi nos adhérents.
Irez-vous jusqu’au congrès de Toulouse au printemps 2013 ?
Le mandat de la direction confédérale continue jusqu’à cette date. Pour la suite, nous en discuterons en interne le moment venu.
23 juillet 2011
Hébergement d’urgence : L’écran de fumée pour masquer les « laissés pour compte »
Montreuil, le 22 juillet 2011
Les récentes déclarations du secrétaire d’Etat Benoît Apparu quant à la transformation de 4500 places d’hôtels en logements ne peuvent masquer le désengagement de l’Etat des politiques d’hébergement d’urgence et ses conséquences humaines et sociales désastreuses.
Voir tout le texte ››› , cliquez sur lien ci-dessous
http://www.cgt.fr/IMG/pdf/107_comm_220711.pdf
Les récentes déclarations du secrétaire d’Etat Benoît Apparu quant à la transformation de 4500 places d’hôtels en logements ne peuvent masquer le désengagement de l’Etat des politiques d’hébergement d’urgence et ses conséquences humaines et sociales désastreuses.
Voir tout le texte ››› , cliquez sur lien ci-dessous
http://www.cgt.fr/IMG/pdf/107_comm_220711.pdf
La direction de la SNCF démonte les voies en secret, du triage fret de Villeneuve-St-Georges
Communiqué de la fédération CGT des Cheminots
Malgré les engagements tripartites (Etat/RFF/SNCF) qui ont été pris en octobre 2009 et qui annonçaient que : « les installations ferroviaires industrielles qui ne seraient plus utilisées (triages ou installations des plateformes actuelles de wagon isolé) seront préservées pendant une durée minimale de 6 années afin d’être remises en service rapidement pour saisir toute opportunité d’ouverture de nouvelles lignes multi-lots multi-clients. », la direction de la SNCF a fait procéder au démontage de plusieurs voies sans aucune information aux cheminots et à leurs organisations syndicales à quelque niveau que ce soit !
Comme bien souvent, c’est au cœur de l’été que les mauvais coups tombent !
Le 7 juillet, les cheminots de Villeneuve ont eu la désagréable surprise de voir s’activer au sein même du triage des pelleteuses pour démonter des voies !
Déjà, le 10 mai dernier, en opposition avec les cheminots, leurs représentants et les élus locaux, la direction décidait d’abandonner le tri à la gravité sur le site de Villeneuve Saint-Georges. Grâce à la mobilisation des cheminots, de certains élus locaux et du comité de défense du triage, il reste une activité de tri à plat et de dessertes locales.
Les élus UMP locaux ont déjà tiré un trait sur l’activité FRET sur le site et aimeraient y voir dresser une gare TGV au détriment de l’activité industrielle ferroviaire. D’autres choix cohérents défendus par la CGT sont possibles pour l’implantation du TGV à Villeneuve. La SNCF entend balayer d’un revers de main la mobilisation des cheminots et de leurs organisations syndicales, des élus de la République, des ONG environnementales et des populations, pour le développement du Fret ferroviaire. La direction du Fret reconnaissant ses insuffisances et les conséquences de sa politique sur le trafic de marchandises par rail, des engagements ont été pris au plus haut niveau de l’entreprise, le 22 juin dernier, où il a été décidé d’examiner les conditions d’une expérimentation de nouvelles organisations pour le Fret de proximité à partir des propositions CGT. Ces annonces de la direction du Fret font suite à celle de la ministre de tutelle d’organisation d’assises du rail à l’automne.
La CGT a sollicité par écrit, le 13 juillet, les directions régionales SNCF de Paris Sud Est et Fret Normandie Ile-de-France, dans le cadre d’une Demande de Concertation Immédiate.
Les deux directions nous ont reçus séparément le 18 juillet. La direction du Fret se retranchant derrière sa position de « simple locataire » des voies de RFF, n’a apporté aucune réponse et aucune garantie aux inquiétudes des cheminots.
La direction régionale de Paris Sud Est, sous couvert de réalisation de travaux importants sur le réseau Francilien, se félicite de l’utilisation de ses voies comme base travaux plutôt qu’une mise en jachère. Sans pouvoir apporter de preuves écrites, elle se retranche derrière un avis favorable de RFF pour le démontage de ces voies « sous réserve d’être en mesure de remettre en l’état actuel toutes les installations » à la fin de chaque phase de travaux.
La CGT reste déterminée et ne lâchera rien dans son combat pour le développement du Fret ferroviaire par l’Entreprise Nationale Publique de Service Public, la SNCF !
La CGT restera vigilante et saura intervenir par tous les moyens pour préserver et développer l’outil industriel dans l’intérêt des populations, des chargeurs et des cheminots !
N'oublions pas que la casse du fret SNCF se traduira par des millions de camions supplémentaires sur les routes de France, avec les conséquences dramatiques auxquelles nous pouvons nous attendre.!
19 juillet 2011
Monoprix: viré pour des melons récupéré dans une poubelle!
Info CGT
Monoprix, l’arrogance battue en brèche
Kader, menacé de licenciement par l’enseigne pour avoir récupéré des melons dans une poubelle du magasin, ne perdra pas son poste. Seule une journée de mise à pied lui a été imposée.
Quand Samy, déléguée CGT du Monoprix Canebière à Marseille, a appris la nouvelle, son sang n’a fait qu’un tour. « Tu te rends compte, ils veulent licencier Kader parce qu’il a pris des melons dans la poubelle ! Juste lui, qui dit jamais rien, qui est gentil comme tout, qui est à deux ans de la retraite et en plus malade ! Je suis sûre qu’ils veulent lui faire payer sa participation à la grève ». (Kader était tous les jours sur le piquet de grève, en septembre 2010) Elle est furibarde au téléphone et comme à chaque fois qu’une injustice se déroule dans cette chaîne propriété du groupe Casino, j’ai du mal à l’arrêter… et je ne suis pas sûr d’en avoir envie. « Tu te rends compte, il n’a rien dit à sa femme et il vient tous les matins devant le magasin comme un malheureux. »
Dans la même période, elle se prend elle-même un avertissement pour avoir mal parlé à un chef qui avait dit à un salarié qu’il faisait du « travail de bougnoul »… Le chef, lui, n’a eu bien sûr à ce jour aucune sanction. Difficile de ne pas faire le lien avec le conflit de l’automne dernier qui a eu une audience nationale.
Kader, 59 ans, travaille comme réassortisseur (il place les produits dans les rayons) depuis huit ans dans la grande surface pour 1.000 euros par mois. Issu d’une génération où l’on ne jette rien et surtout pas de la nourriture, lundi dernier, Kader avait récupéré six melons et deux salades périmés dans la benne à ordures du magasin : « Quand je suis passé devant, j’ai vu ces fruits qui allaient être jetés. Je les ai trouvés en bon état. J’ai décidé de les rapporter à la maison. C’était juste pour les manger », regrette-t-il. Ce geste lui a valu une mise à pied à titre conservatoire car, d’après le règlement intérieur, il serait interdit de se servir dans les poubelles de l’enseigne. Kader affirmait pour sa part qu’il n’avait jamais eu connaissance de cette règle.
On est vendredi 1er juillet. Décision immédiate est prise de faire un tract, une pétition, d’appeler à un rassemblement devant le magasin mercredi, jour de la convocation de Kader, et d’informer largement les salarié-e-s et syndiqué-e-s CGT du secteur, mais aussi l’ensemble des médias.
Mardi 5, veille d’armes à l’UL : les téléphones chauffent. Mercredi 6, le rassemblement a lieu, et la presse est là. Kader, lui le timide, le réservé, tout à sa honte et pensant à sa famille à qui il n’a rien dit, refuse toute photo, mais il parle : « Je n’ai pas volé, c’était dans la poubelle, des melons un peu abîmés et trois salades. J’avais fini mon travail. Avant qu’ils ne sortent la benne dans la rue, je les ai mis dans un carton et je suis sorti sans me cacher… J’ai jamais manqué un jour... »
Les salarié-e-s des magasins alentour, des passants viennent dire leur soutien et leur indignation. L’affaire enfle dans les médias. Les télés s’en emparent et le téléphone de Samy est rapidement saturé. Ça commence à faire tâche pour l’image de marque déjà bien écornée par les conceptions du « dialogue social » mises en lumière par le dernier conflit. Sur le site Internet de Monoprix, les messages de clients en colère affluent obligeant la direction à une langue de bois digne d’un élu UMP essayant de justifier la baisse des impôts pour les riches. Florilège :
« Votre contact a retenu toute notre attention et nous tenons à vous préciser les modalités de gestion des éventuels conflits nés du non-respect, par nos collaborateurs, du règlement en vigueur dans nos magasins.
Face à de telles situations, nous sommes dans l’obligation de réagir et nous nous efforçons de le faire avec discernement et précautions.
Parmi les actions possibles, nous pouvons retenir la mise à pied à titre conservatoire et l’entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement, une procédure juridiquement adaptée à ce type de situation.
L’entretien est destiné à écouter les arguments du collaborateur concerné et à rappeler les règles en vigueur dans nos magasins. A l’issue de cet entretien et après avoir respecté le délai légal, une décision de sanction peut être prise. Cette décision est proportionnée à la gravité de l’agissement constaté.
Nous tenons à souligner que cette procédure ne préjuge en rien de la décision définitive, la décision arrêtée étant toujours proportionnelle à l’acte. »
Difficile de faire plus contorsionné !
Dans la journée du lendemain, ce jeudi donc, la direction appelle Kader et le convoque pour un nouvel entretien ce matin à 8h30. Il y va bien sûr accompagné de deux déléguées, Monique et Samy. Ils en sortent moins d’une heure après. Samy est tout sourire, Kader n’y arrive pas encore... La direction a reculé.
Kader ne sera pas licencié et, du coup, la journée de mise à pied qu’ils lui infligent quand même (ça doit être ça, une « décision proportionnée »), on s’en foutrait presque : les camarades de la CGT se cotiseront pour la lui payer : on n’est pas radins, nous !
Kader n’en revient pas : « J’avais une boule dans le cœur… Je voulais me tuer, me jeter sous le tramway (il passe juste devant le magasin - ndlr) pour dire que c’est eux qui m’ont tué ». Monique confirme : « Hier, il nous a fait peur ; Il voulait vraiment se tuer. J’ai pas dormi de trois nuits. Par moments, je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer. »
Kader est immobile sur sa chaise : « Je suis ailleurs, je t’assure, je suis ailleurs. Je devais partir au bled (il est en congés - ndlr) et j’ai dû tout annuler. En plus j’ai pas volé, y a même pas de panneau. Merci, merci, s’il n’y avait eu pas eu la CGT je serais dehors ».
Monoprix, qui a aussi lancé à Rond Point — l’autre magasin en pointe lors de la grève — une procédure en direction d’un autre salarié pour une broutille, est en difficulté et souhaite ardemment que la vague médiatique s’arrête. Ils en viendraient presque à supplier Samy ! Il ne leur reste plus qu’à enlever son avertissement… et traiter un peu mieux les salarié-e-s qui viennent là de marquer un point important.
Cliquez sur lien ci-dessous pour voir la vidéo
http://www.wat.tv/video/monoprix-vire-pour-melon-3vn3p_3ki9n_.html
PS : BRAVO A SAMY ET A LA CGT . DANS CETTE HISTOIRE LE GENRE HUMAIN A DONC PRIS LE DESSUS ET PROUVE QUE LORSQUE LES GENS SE MOBILISENT ET COMBATTENT EN FORCE CONTRE L INJUSTICE ET BIEN TOUT REDEVIENT POSSIBLE.
NOUS SOMMES FIERE D'ETRE DE LA FAMILLE C G T QUAND ELLE SE BAT
Monoprix, l’arrogance battue en brèche
Kader, menacé de licenciement par l’enseigne pour avoir récupéré des melons dans une poubelle du magasin, ne perdra pas son poste. Seule une journée de mise à pied lui a été imposée.
Quand Samy, déléguée CGT du Monoprix Canebière à Marseille, a appris la nouvelle, son sang n’a fait qu’un tour. « Tu te rends compte, ils veulent licencier Kader parce qu’il a pris des melons dans la poubelle ! Juste lui, qui dit jamais rien, qui est gentil comme tout, qui est à deux ans de la retraite et en plus malade ! Je suis sûre qu’ils veulent lui faire payer sa participation à la grève ». (Kader était tous les jours sur le piquet de grève, en septembre 2010) Elle est furibarde au téléphone et comme à chaque fois qu’une injustice se déroule dans cette chaîne propriété du groupe Casino, j’ai du mal à l’arrêter… et je ne suis pas sûr d’en avoir envie. « Tu te rends compte, il n’a rien dit à sa femme et il vient tous les matins devant le magasin comme un malheureux. »
Dans la même période, elle se prend elle-même un avertissement pour avoir mal parlé à un chef qui avait dit à un salarié qu’il faisait du « travail de bougnoul »… Le chef, lui, n’a eu bien sûr à ce jour aucune sanction. Difficile de ne pas faire le lien avec le conflit de l’automne dernier qui a eu une audience nationale.
Kader, 59 ans, travaille comme réassortisseur (il place les produits dans les rayons) depuis huit ans dans la grande surface pour 1.000 euros par mois. Issu d’une génération où l’on ne jette rien et surtout pas de la nourriture, lundi dernier, Kader avait récupéré six melons et deux salades périmés dans la benne à ordures du magasin : « Quand je suis passé devant, j’ai vu ces fruits qui allaient être jetés. Je les ai trouvés en bon état. J’ai décidé de les rapporter à la maison. C’était juste pour les manger », regrette-t-il. Ce geste lui a valu une mise à pied à titre conservatoire car, d’après le règlement intérieur, il serait interdit de se servir dans les poubelles de l’enseigne. Kader affirmait pour sa part qu’il n’avait jamais eu connaissance de cette règle.
On est vendredi 1er juillet. Décision immédiate est prise de faire un tract, une pétition, d’appeler à un rassemblement devant le magasin mercredi, jour de la convocation de Kader, et d’informer largement les salarié-e-s et syndiqué-e-s CGT du secteur, mais aussi l’ensemble des médias.
Mardi 5, veille d’armes à l’UL : les téléphones chauffent. Mercredi 6, le rassemblement a lieu, et la presse est là. Kader, lui le timide, le réservé, tout à sa honte et pensant à sa famille à qui il n’a rien dit, refuse toute photo, mais il parle : « Je n’ai pas volé, c’était dans la poubelle, des melons un peu abîmés et trois salades. J’avais fini mon travail. Avant qu’ils ne sortent la benne dans la rue, je les ai mis dans un carton et je suis sorti sans me cacher… J’ai jamais manqué un jour... »
Les salarié-e-s des magasins alentour, des passants viennent dire leur soutien et leur indignation. L’affaire enfle dans les médias. Les télés s’en emparent et le téléphone de Samy est rapidement saturé. Ça commence à faire tâche pour l’image de marque déjà bien écornée par les conceptions du « dialogue social » mises en lumière par le dernier conflit. Sur le site Internet de Monoprix, les messages de clients en colère affluent obligeant la direction à une langue de bois digne d’un élu UMP essayant de justifier la baisse des impôts pour les riches. Florilège :
« Votre contact a retenu toute notre attention et nous tenons à vous préciser les modalités de gestion des éventuels conflits nés du non-respect, par nos collaborateurs, du règlement en vigueur dans nos magasins.
Face à de telles situations, nous sommes dans l’obligation de réagir et nous nous efforçons de le faire avec discernement et précautions.
Parmi les actions possibles, nous pouvons retenir la mise à pied à titre conservatoire et l’entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement, une procédure juridiquement adaptée à ce type de situation.
L’entretien est destiné à écouter les arguments du collaborateur concerné et à rappeler les règles en vigueur dans nos magasins. A l’issue de cet entretien et après avoir respecté le délai légal, une décision de sanction peut être prise. Cette décision est proportionnée à la gravité de l’agissement constaté.
Nous tenons à souligner que cette procédure ne préjuge en rien de la décision définitive, la décision arrêtée étant toujours proportionnelle à l’acte. »
Difficile de faire plus contorsionné !
Dans la journée du lendemain, ce jeudi donc, la direction appelle Kader et le convoque pour un nouvel entretien ce matin à 8h30. Il y va bien sûr accompagné de deux déléguées, Monique et Samy. Ils en sortent moins d’une heure après. Samy est tout sourire, Kader n’y arrive pas encore... La direction a reculé.
Kader ne sera pas licencié et, du coup, la journée de mise à pied qu’ils lui infligent quand même (ça doit être ça, une « décision proportionnée »), on s’en foutrait presque : les camarades de la CGT se cotiseront pour la lui payer : on n’est pas radins, nous !
Kader n’en revient pas : « J’avais une boule dans le cœur… Je voulais me tuer, me jeter sous le tramway (il passe juste devant le magasin - ndlr) pour dire que c’est eux qui m’ont tué ». Monique confirme : « Hier, il nous a fait peur ; Il voulait vraiment se tuer. J’ai pas dormi de trois nuits. Par moments, je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer. »
Kader est immobile sur sa chaise : « Je suis ailleurs, je t’assure, je suis ailleurs. Je devais partir au bled (il est en congés - ndlr) et j’ai dû tout annuler. En plus j’ai pas volé, y a même pas de panneau. Merci, merci, s’il n’y avait eu pas eu la CGT je serais dehors ».
Monoprix, qui a aussi lancé à Rond Point — l’autre magasin en pointe lors de la grève — une procédure en direction d’un autre salarié pour une broutille, est en difficulté et souhaite ardemment que la vague médiatique s’arrête. Ils en viendraient presque à supplier Samy ! Il ne leur reste plus qu’à enlever son avertissement… et traiter un peu mieux les salarié-e-s qui viennent là de marquer un point important.
Cliquez sur lien ci-dessous pour voir la vidéo
http://www.wat.tv/video/monoprix-vire-pour-melon-3vn3p_3ki9n_.html
PS : BRAVO A SAMY ET A LA CGT . DANS CETTE HISTOIRE LE GENRE HUMAIN A DONC PRIS LE DESSUS ET PROUVE QUE LORSQUE LES GENS SE MOBILISENT ET COMBATTENT EN FORCE CONTRE L INJUSTICE ET BIEN TOUT REDEVIENT POSSIBLE.
NOUS SOMMES FIERE D'ETRE DE LA FAMILLE C G T QUAND ELLE SE BAT
13 juillet 2011
PETITION POUR LA DEFENSE DE L'HOPITAL PUBLIC
NE LAISSEZ PAS FAIRE !
L’HÔPITAL PUBLIC EST VOTRE HÔPITAL
DÉFENDEZ-LE AVEC NOUS !
- Défendez-le parce qu’il assure des soins de qualité pour tous quels que soient les moyens de chacun.
- Défendez-le parce que c’est là que se font les grandes recherches d’aujourd’hui qui permettront les progrès de demain.
- Défendez-le parce que c’est lui qui assure 80% des urgences, c’est lui qui a fait face hier à l’épidémie de SIDA et à la canicule et qui pourra faire face à une pandémie grippale.
- Défendez-le parce que c’est lui qui prend en charge les cas les plus graves ou les plus complexes à tous les âges de la vie.
- Défendez-le parce que les autres pays nous l’envient.
La loi HPST dite loi Bachelot a supprimé l’appellation de « Service Public Hospitalier ». Elle ne parle plus que d’ « Etablissement de Santé ». Elle cherche à transformer l’hôpital public en entreprise.
Pour être rentable l’hôpital devra sélectionner les pathologies et les patients, et diminuer le nombre de personnels : moins d’infirmières, moins d’aides soignantes, moins de médecins, moins de secrétaires, moins d’assistantes sociales.
Il est prévu de supprimer 20 000 emplois dans l’ensemble des hôpitaux.
NE LAISSEZ PAS FAIRE
POUR DÉFENDRE VOTRE HÔPITAL PUBLIC ASSURANT
L’ACCÈS ÉGAL POUR TOUS À DES SOINS DE QUALITÉ,
SIGNEZ LA PÉTITION NATIONALE QUI SERA ADRESSÉE
AU PARLEMENT ET AU GOUVERNEMENT:
« Je défends l’Hôpital Public, lieu de formation des professions médicales et paramédicales, de l’innovation et des progrès thérapeutiques, qui offre à tous, sans discrimination, des soins de qualité.
Je m’oppose à son démantèlement qu’annoncent d’une part un nouveau mode de direction qui aura pour souci principal la rentabilité, d’autre part des suppressions d’emplois non justifiées qui altéreront la qualité des soins. L’hôpital Public doit avoir un financement lui permettant de remplir ses missions.»
JE SIGNE LA PÉTITION
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L’HÔPITAL PUBLIC EST VOTRE HÔPITAL
DÉFENDEZ-LE AVEC NOUS !
- Défendez-le parce qu’il assure des soins de qualité pour tous quels que soient les moyens de chacun.
- Défendez-le parce que c’est là que se font les grandes recherches d’aujourd’hui qui permettront les progrès de demain.
- Défendez-le parce que c’est lui qui assure 80% des urgences, c’est lui qui a fait face hier à l’épidémie de SIDA et à la canicule et qui pourra faire face à une pandémie grippale.
- Défendez-le parce que c’est lui qui prend en charge les cas les plus graves ou les plus complexes à tous les âges de la vie.
- Défendez-le parce que les autres pays nous l’envient.
La loi HPST dite loi Bachelot a supprimé l’appellation de « Service Public Hospitalier ». Elle ne parle plus que d’ « Etablissement de Santé ». Elle cherche à transformer l’hôpital public en entreprise.
Pour être rentable l’hôpital devra sélectionner les pathologies et les patients, et diminuer le nombre de personnels : moins d’infirmières, moins d’aides soignantes, moins de médecins, moins de secrétaires, moins d’assistantes sociales.
Il est prévu de supprimer 20 000 emplois dans l’ensemble des hôpitaux.
NE LAISSEZ PAS FAIRE
POUR DÉFENDRE VOTRE HÔPITAL PUBLIC ASSURANT
L’ACCÈS ÉGAL POUR TOUS À DES SOINS DE QUALITÉ,
SIGNEZ LA PÉTITION NATIONALE QUI SERA ADRESSÉE
AU PARLEMENT ET AU GOUVERNEMENT:
« Je défends l’Hôpital Public, lieu de formation des professions médicales et paramédicales, de l’innovation et des progrès thérapeutiques, qui offre à tous, sans discrimination, des soins de qualité.
Je m’oppose à son démantèlement qu’annoncent d’une part un nouveau mode de direction qui aura pour souci principal la rentabilité, d’autre part des suppressions d’emplois non justifiées qui altéreront la qualité des soins. L’hôpital Public doit avoir un financement lui permettant de remplir ses missions.»
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